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Critique de le_chartreux


Bastien Vivès est un dessinateur talentueux capable selon les albums de finesse, de bouillonnants crayonnages au pastel gras ou de grands aplats noirs, sombres ou colorés dans des teintes froides ou avec de larges dégradés de gris - c'est le cas ici – ce qui confère à son dessin un énorme potentiel évocateur.
Les points forts se situent dans les attitudes des personnages, cette capacité à montrer leurs émotions et les tensions sous-tendues et à savoir user de la suggestion ou de la dissimulation pour mieux dévoiler.

L'action se passe et dans les environs de Grenoble. On reconnait ici la Chartreuse, là le Vercors, avec en toile de fond le Mont-Aiguille et la grande chaîne de Belledonne. On retrouve quelques bourgades locales et certains quartiers de la Villeneuve qui, pour les non-initiés, sont les quartiers Est de Grenoble.

Jimmy Girard est un jeune gendarme performant et ambitieux terrassé par le décès de son père récemment disparu. Il se sent responsable de sa mort et se dit que s'il avait été plus présent, peut-être aurait-il pu… Mais maintenant, il aimerait prendre sa revanche, montrer de quoi il est capable...
Stéphanie est une jeune gendarmette efficace et équilibrée, possédant une bonne psychologie et d'excellents réflexes… mais elle n'a d'yeux que pour le beau Jimmy bien trop perturbé pour s'en rendre compte. Tant pis pour lui !
Deux autres personnages majeurs hantent les environs ; Vincent Louyot, artiste peintre paumé et déséquilibré, qui fut reconnu en son temps avant de retomber dans un certain oubli. Il est accablé et surtout émotionnellement dérangé par la mort de sa femme décédée dans un attentat à Paris. Sous son air de chien battu, une haine féroce couve en lui.
Et puis, il y Lisa Louyot, sa fille encore mineure qui cherche à se faire remarquer par tous les moyens au point de faire surgir le tonnerre en plein été.

Quelques mauvaises pistes, de bonnes psychologies de personnages, des thèmes clivant autour de la délinquance des mineurs, de la pérégrination des gens du voyage, de l'extrémisme politique ou religieux, des haines vivaces ou la violence dans les quartiers défavorisés pour au final un excellent polar graphique à la sauce Dauphinoise.

QUATORZE JUILLET est donc un album étonnant.
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