Remerciements de l'auteur en fin d'ouvrage :
« A tous mes employeurs, sans qui ce livre n'aurait pas été possible... On l'aura compris, ce roman est inspiré de ma désastreuse carrière professionnelle. »
Elle aurait pu sombrer, mais au lieu de cela :
« Face à l'adversité managériale, je me contentais de jubiler intérieurement en pensant : 'Le p... de bouquin que je vais écrire !' Viva la literatura ! »
En effet, 'Elle le gibier' est vraiment un p... de bouquin, un récit choral lapidaire, lapidant, laminant.
Si on (a) fait l'expérience de souffrance au travail, en tant que 'victime' ou témoin, on s'y retrouve, douloureusement.
On s'y retrouve autant qu'on s'y perd, d'ailleurs, car si certaines situations professionnelles et certains modes de management sont objectivement traumatisants, intolérables, il y a aussi le ressenti (subjectif) de ceux qui souffrent. Leur malaise vient-il vraiment du travail ? Sont-ils victimes ou bourreaux en accusant leur hiérarchie/collègue de les malmener ? Est-on lâche et/ou lèche-bottes si on ne prend pas parti pour eux ? etc.
Mais je m'égare avec des exemples casse-tête dans lesquels je suis trop engluée pour y voir clair…
Quoi qu'il en soit, ce livre d'Elisa Vix est à lire.
En ayant évidemment une pensée émue
- pour les victimes de France Téléc*m (procès pour harcèlement moral en cours) et d'ailleurs,
- pour ceux - notamment les sur-diplômés - qui ne trouvent pas leur place dans un marché du travail sans pitié,
- et ... pour tous ceux qui ont choisi d'en finir, en nous laissant des 'Pourquoi ?' et des 'Si...' assourdissants plein la tête...
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Sur le sujet : 'Les heures souterraines' (Delphine de Vigan), 'Les visages écrasés' (Marin Ledun), 'La chance que tu as' (Denis Michelis), 'Encaisser' (Anne Simon & Marlène Benquet, collection Sociorama)...
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