"- Alors je vais rester ici jusqu'au vrai déclic?
- Je ne vous suis pas.
- Je vais rester jusqu'à ce que je sois guéri?
- On ne guérit pas de la vie, Monsieur Gilner. " Le docteur Mahmoud se penche vers moi. "On la gère."
« Les gens d’aujourd’hui sont tous plus ou moins déglingués, tu sais. Je préfère être avec quelqu’un qui a conscience de l’être, plutôt que de côtoyer une personne qui semble parfaite mais qui est … prête à exploser. »
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On ne guérit pas de la vie. On la gère.
Ce n'est qu'en n'osant dire la vérité que l'on devient plus fort.
Tu cumules les petites victoires depuis que tu es arrivé ici et tu crois qu’elles comptent pour de vrai. Tu te berces d’illusions si tu t’imagines que Nord Six est le monde réel. Tu te fais des amis, tu as une brève conversation avec une fille et tu penses que tu as réussi, Craig ? Tu n’as rien accompli du tout. Tu n’as rien gagné. Tu n’as rien prouvé. Tu n’as fait aucun progrès . Tu n’as pas décroché un emploi. Tu ne gagnes pas d’argent . Au contraire, tu coûtes beaucoup d’argent en restant ici, à gober exactement les mêmes pilules que celles que tu prenais avant. Tu gâches l’argent de tes parents et celui du contribuable alors que tu n’as rien de grave.
- Eh bien… j’y pense depuis longtemps. Mais l’envie n’était pas aussi forte. Je mettais ça sur le compte de l’adolescence.
- Les pensés suicidaires ? »
J’ai de nouveau hoché la tête.
Le docteur Barney m’a regardé droit dans les yeux, en faisant la moue. Pourquoi prenait-il les choses tellement au sérieux ? Qui n’a jamais pensé au suicide étant gosse ? Comment peut-on grandir dans ce monde et ne pas y penser une seule fois ?
Qui n’a jamais pensé au suicide étant gosse ? Comment peut-on grandir dans ce monde et ne pas y penser une seule fois ?
"Comment vous en êtes-vous sorti ?", ai-je demandé d'un ton suppliant.
Il grimaça. "De la même façon que toi tu vas t'en sortir. Tout seul."
Sérieux ? C'était quoi cette réponse ? Je l'ai regardé avec un air de reproche. J'était venu pour demander de l'aide, pas pour résoudre mon problème tout seul; sinon j'aurais profité du temps nécessaire à mon introspection pour visiter le Mexique en bus.
― Tu as vraiment failli te suicider avant d’arriver ici ? demande Aaron. C’est ce que Nia m’a raconté.
― Oui.
― Pourquoi ?
― Parce que je n’arrivais pas à gérer le monde extérieur.
― Craig, te suicide pas, d’accord ?
― Merci.
― Le fais pas, c’est tout.
― Je ne le ferai pas.
― On se voit bientôt, mec.
...-Je ne voulais pas me réveiller.J'étais bien plus heureux dans mon sommeil.Et c'est vraiment triste en fait.On dirait un cauchemar à l'envers.Normalement,on est soulagé quand on sort d'un cauchemar.Mais moi,c'est dans le cauchemar que je me suis réveillé.
-Et quel est ce cauchemar,Craig ?
-La vie.
-La vie est un cauchemar ?
-Oui.