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Critique de Sachenka


«Mon heure viendra» est un roman qui peut facilement passer inaperçu et que j'ai failli mettre de côté avant de l'avoir terminé. Je vous suggère donc d'être patient car, au final, il vaut le détour. L'auteure norvégienne Nina Vogt-Østli met en place tous les éléments, un par un, et il faut leur porter attention. Tout commence calmement. Hans Peter est un jeune garçon solitaire, bien ordinaire, avec une histoire semblable à celle de milliers d'autres jeunes : père absent, mère déconnectée. Ajoutez Andreas, un «camarade» de classe qui le martyrise et Fera, une nouvelle amie qui clavarde avec lui. Et voilà, un autre récit sur l'adolescence et le mal de vivre, que je me disais… Mais non ! On plonge en pleine science-fiction.

Cette mystérieuse correspondante communique avec Hans Peter à travers le temps. Elle vit quelque part dans un futur pas trop lointain. Au début, ça semblait un peu tiré par les cheveux et, personnellement, je trouvais que Hans Peter acceptait pas mal vite cette explication qui m'aurait semblée farfelu. Mais bon, pour les besoins de la cause, j'ai continué. Ce futur pas trop lointain se déroule quelques années par la fameuse «Catastrophe», dont on sait peu de chose sinon qu'elle fut causée par un dictateur encore plus cruel que Hitler et qu'elle a eu des répercussions importante et changé en profondeur la société (en autre, tous les enfants sont fabriqués in vitro et on contrôle leurs gênes pour éviter la venue d'un autre super-méchant). Aussi, depuis, le monde est sujet à des tremblements de terre puissants. Qu'a-t-il bien pu se passer ? Mystère.

Les échanges de messages entre Hans Peter et Fera se poursuivent un certain temps (un des sujets qui revient souvent est les dictateurs, le Mal, etc.) et je ne voyais pas où tout ça s'en allait. Aussi, ces échanges sont entre-coupés d'épisodes difficiles dans la vie du garçon. Il continue à se faire harceler par Andreas et, à son grand dam, sa mère fréquente son enseignant. J'allais abandonner le bouquin mais quelque chose m'a retenu, je ne sais pas trop quoi. Je suis allé feuilleter les dernières pages et ce que j'y ai lu m'a convaincu de reprendre ma lecture. Je ne veux pas dévoiler la chute, qui est intéressante. Elle permet de tout ramasser, de tout converger : la nature-même de Hans Peter, l'intimidation qu'il subit, sa situation familiale et sa mystérieuse correspondante du futur. de plus, elle permet de voir le roman sous un tout autre angle et permet la réflexion, la discussion.

Ceci dit, en écrivant ces lignes, une nouvelle de Buzzati me revient à la mémoire. Mais bon, à défaut d'être complètement original, «Mon heure viendra» a tout le même le mérite de rendre accessible à un jeune auditoire un sujet difficile et inattendu, soit l'importance de nos choix. Ceux de Hans Peter me laissent perplexe, les derniers mots du roman m'ont donné des frissons… Et c'est tout à l'honneur de Nina Vogt-Østli, qui m'était totalement inconnue. Pour une première oeuvre, c'est franchement réussi.
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