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Critique de SanReale


Je viens enfin de lire Terminus radieux, de Volodine, qui m'attendait sur mes rayons depuis 9 ans. J'ai lu très vite ces 620 pages, contrairement à mon habitude, emporté par le récit et porté à chaque instant (ou presque) par la langue de Volodine, claire et douée d'un grand pouvoir d'incarnation du réel. Pourtant, cette lecture est une expérience déroutante, et il est difficile d'en parler simplement. Nous sommes quelque part dans le grand futur, après la chute de la Deuxième Union Soviétique et l'annihilation, par irradiation nucléaire, de l'immense territoire russe. Des grappes d'individus, nostalgiques du régime défunt et restés fidèles au marxisme-léninisme, errent dans ces terres presque vides. On suit leurs minces aventures, et cette composante uchronique, comme on dit aujourd'hui, est pour moi la composante la plus intéressante du livre.

J'ai eu beaucoup plus de mal avec la composante chamanique, habituelle à l'auteur, certes, mais ici particulièrement extravagante. Les vivants sont des morts ou des demi-morts, errant dans le Bardo, dont l'esprit est habité par un gourou post-nucléaire, immortel et transformiste (il se mue volontiers en corbeau... ), qui impose de fastidieuses séances d'écoute de proses post-exotiques à ses victimes (et au lecteur) et qui se ressource au contact de la pile atomique d'un ancien kolkhoze... Je simplifie... Puis le temps se dilate, une journée devient 49 ans où bien 2045 ans et des poussières... C'est trop pour moi et mon malheureux esprit de géométrie, et c'est dommage, car le livre ne manque pas par ailleurs de qualités. le 48e chapitre (l'avant-dernier, donc, pour sacrifier à la magie des nombres) est l'un des plus intéressants, car Volodine y expose, par le biais d'une fiction, sa conception de la littérature. Je ne sais pas si ces lignes donneront envie de lire ce livre : c'est pourtant ce que je recommande.
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