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Critique de 5Arabella


Une des pièces de Voltaire dont on continue à connaître au moins le titre. Censurée à son époque par Crébillon père (ce qui entraîna une grand inimité entre les deux auteurs), elle a eu une réputation sulfureuse à son époque, qu'elle n'a pas perdue de nos jours, à cause de son sujet, que le titre complet de la pièce met bien en lumière : le Fanatisme ou Mahomet le Prophète.

Une pièce réellement plus philosophique que dramatique, dans laquelle Voltaire s'attaque à la religion d'une façon assez directe. Même s'il prend comme personnage Mahomet, ce qui devait lui permettre de contourner la censure, qui toutefois ne se laissa pas abuser. Un Mahomet, qui comme les personnages de Zaïre, ne sert que de nom à Voltaire, qui ne s'est pas soucié d'en savoir plus sur le personnage que quelques noms donnant couleur locale.

Ce qui importe à Voltaire, c'est montrer que la religion est un outil de manipulation, de prise de pouvoir, d'une domination des esprits, qui permet d'asseoir la maîtrise sur les foules bien plus fortement que par la seule force. Les "envoyés de Dieu" sont des hommes, et agissent en tant que tels, les "miracles" sont des artifices. La pièce donne à penser que le levier de la religion est un levier puissant, que la seule raison est souvent impuissante à convaincre et à provoquer l'adhésion. Au-delà de la religion, la pièce est aussi une réflexion sur le pouvoir politique, sur la façon de gouverner, un chef aurait intérêt à s'appuyer sur sur l'irrationnel, sur l'affectif, sur une idéologie religieuse ou autre qui provoque une identification à un groupe, qui définit comme ennemis ceux qui n'en font pas parti et fait perdre tout sens critique.
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