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Traité sur la Tolérance de
Voltaire est un véritable cri, dont l'écho, au fil des siècles, parvient jusqu'à nous.
Marc-Antoine, fils de
Jean Calas, est retrouvé mort. La famille protestante est accusée d'avoir décidé, dans la complicité, d'assassiner
Marc Antoine, ce dernier voulant se convertir au catholicisme. le père est condamné à mort. C'est dans ce contexte, que
Voltaire prend la plume. Il s'agit de réhabiliter la mémoire de cette famille innocente que le fanatisme populaire a bafoué. L'affaire a été instrumentalisée par la religion catholique, qui a vu un prétexte à l'intolérance.
Voltaire montre, dans une ironie mordante, la nécessité pour les Etats de tolérer la tolérance. Elle aide à maintenir la paix, l'absence de conflits. Par là,
Voltaire renoue avec les valeurs du Christ, ce à quoi devrait tendre la religion catholique. Au contraire, cette dernière maintient la violence, le mépris de l'autre. Ainsi, oublie-t-elle que tout être humain doit être considéré comme son frère, son égal.
Voltaire multiplie les exemples, qui montrent l'absurdité de l'intolérance.
Derrière cet appel à la tolérance, se cache aussi un appel à la liberté de conscience et d'expression. Dieu, ne devrait-il pas être le père de tous et répandre sur chaque enfant, la bienveillance et l'amour de chacun ? C'est un Dieu universel qu'entrevoit
Voltaire. Qu'importent les vêtements, les couleurs, les noms de rites, c'est la paix humaine et universelle qu'il s'agit d'établir.
Ce cri du passé est d'une actualité frappante. A l'heure du fanatisme et de l'intolérance ( religieuse, ou autre) , il est nécessaire de revenir à ces racines auxquelles
Voltaire voulait rattacher les fleurs de la paix et de la fraternité. C'est sur la tombe de l'intolérance qu'il faudrait les déposer. Est-ce ( encore) possible ?