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Confidences livrées pour délivrer, pour exorciser les séquelles d'une enfance bousculée, de celles qui demandent une bonne dose de résilience pour s'en sortir.

Pas de coups, pas de viol, non, mais un mode de vie trop excentrique pour ne pas déborder la sphère familiale. Il faut dire que les parents ont une histoire de couple peu banale : un accident d'escalade, une jambe en moins pour madame et la perte des jumeaux à naître, une folie douce pour monsieur, qui ne trouve d'autres remèdes à ses névroses que de concevoir une ribambelle d'enfants. Frédérique est la dernière.

Le ton est alerte, parfois proche de la colère, qui s'apaisera peu à peu lorsqu'une évocation fera surgir un éclairage nouveau, au gré des séances sur un divan lacanien.

On ne peut même pas parler d'une relation mère fille toxique : il s'agit davantage d'une pathologie psychiatrique pour cette mère imprégnée d'une religion à la logique parfois bancale et animée d'une rancoeur qui ne s'adresse pas à la bonne cible. Conséquence de l'accident fondateur, ou terrain déjà miné qui aurait de toute façon abouti à une décompensation un jour ou l'autre ? On ne refera pas l'histoire, mais on peut tout de même saluer la force de caractère de l'enfant devenue adulte et qui suit son propre chemin rédempteur.

Le texte est une adaptation d'une version théâtrale, et on le ressent à la lecture. Mais j'ai apprécié malgré tout le ton enlevé, sans apitoiement et la conviction tonitruante des propos.
Les illustrations, de la main de l'autrice, apportant un dimension supplémentaire très agréable à ce récit.


Merci à Babelio et aux éditions Harper Collins
208 pages Harper Collins 5 octobre 2022
Masse critique privilégiée Babelio

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ce récit est adapté d'une pièce que j'aurais sans doute appréciée au théâtre, mais mon agacement est allé crescendo à la lecture.
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Mon point commun avec l'auteure : j'ai reçu une éducation catholique.
Mais, non-dieu merci, mes parents, croyants & pratiquants 'modérés' étaient plus sains que les siens. Je pige quand même cette sensation décrite : être surveillée et jugée par un tout-puissant invisible et sa clique. J'en suis délivrée, mais ça laisse sûrement quelques mauvais plis, notamment sur la confiance en soi.
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Dernière née d'une fratrie de sept (plus trois bébés fantômes), Frédérique Voruz a eu une enfance compliquée. Sa mère, handicapée depuis un accident, leur en voulait visiblement. Elle tenait à partager son calvaire, en tout cas.
Le père, lui, s'était retranché dans une autre forme de folie, parano-schizo, un brin simulateur, peut-être ? Il gagnait l'argent du foyer avec son poste d'ingénieur, mais laissait son épouse imposer le dénuement, l'austérité, le 'pain noir' à la famille. La dame tenait à réserver à tous des places au paradis, il fallait donc en baver ici-bas.
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Ce récit me fait penser au journal intime d'une ado en guerre contre ses parents, et surtout contre sa sorcière de mère - schéma classique.
Le fait que l'auteure soit en psychanalyse (lacanienne, au secours) et nous livre quelques reparties de la thérapeute en rajoute une couche. Et là je dis STOP !
Les psys, c'est bien connu, ça se foule pas : Un, Maman a tort. ♪♫ Deux, tu vas mettre 20 ans à te dépêtrer de la toxicité maternelle, en crachant un 'pognon de dingue' pour déverser tes souvenirs sur un divan...
Avec ce genre de poncif pour appuyer : « Je la haïssais de l'aimer autant. »
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Désolée, je n'ai pas perçu la portée universelle du témoignage, mais tant mieux si cette écriture et le fait de jouer la pièce ont aidé l'auteure à avancer.
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• Merci à Babelio et à Harper Collins pour cette MCS.
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" Sur mon visage triste un sourire recousu
Des larmes de papier qui me roulent dessus " (*)


Qu'est-ce donc ce drôle de livre avec un nom si étrange Lalalangue, et une couverture bande dessinée très parlante, me suis-je demandé en ouvrant l'enveloppe ? [à noter les bleus assortis de la couverture et du bandeau ceignant le roman, le soin apporté aux détails est une qualité que j'apprécie]


Lalalangue, Prenez et mangez en tous, pourrait être:

- Un conte dessiné pour effrayer les enfants avec une terrifiante mère ogresse au moignon ?
- L'enquête d'une assistante sociale appelée par les voisins pour se pencher sur la maltraitance d'une fratrie nourrie au sein de la folie parentale ?
- Une confession autobiographique, un journal intime ?


Il s'agit en fait du premier roman de l'artiste Frédérique Voruz écrit à partir de son spectacle seule en scène, créé en 2019.


Une des traditions dans la famille, dont Frédérique est la cadette de 7, est de couper les ailes aux oiselles, de les dévorer et de s'en faire des chapelets de prières pour le monde d'après. Dans celui-ci, aucun plaisir permis, sauf prier Jésus et souffrir pour mériter le suivant


Chez les Marotte, les enfants ont été conçus en nombre pour servir de prothèse(s) au Moignon (la mère), combler le vide abyssal de cette jambe manquante, pallier au déficit du couple parental bancal, se venger de la tragédie arrivée à cette jeune maman alpiniste la privant et de son intégrité physique et de ses rêves.


L'auteure raconte avec ses mots, sa langue, sa tendresse et son humour piquant comment elle est arrivée à se sortir saine et sauve de cette famille dysfonctionnelle, grâce au théâtre, à la psychanalyse et à une solide remise en question.


Se raconter des histoires avec les mots.
Pour ré-enchanter le quotidien ---
le mettre à distance -- le transposer
faire de sa vie une fiction et ainsi
--- l'éloigner de soi


Sortir de l'emprise maternelle, réussir à se confronter aussi bien au regard des autres qu'au sien était une fameuse gageure. Pari réussi. L'enfant a grandi, la femme devenue s'est réconciliée avec elle-même et avec sa mère, qu'elle aime pour ce qu'elle lui a légué (courage, amour du beau, de la nature, des mots) .


Merci @ Babelio et @ éditions Harper Collins, collection Traversée, pour la découverte de cette artiste complète: écriture, théâtre, chant, danse, cinéma et dessin.


Couverture du roman (comme l'affiche du spectacle): Stéphane Trapier
Dessins: Frédérique Voruz
Préface: Simon Abkarian
Soutien: Ariane Mnouchkine, Théâtre du Soleil

(*) - Mieux vaut rire que pleurer
(*) - Faire l'humour plutôt que la guerre


Blog Artiste: https://frederiquevoruz.com/
Lalalangue spectacle: https://m.youtube.com/watch?feature=youtu.be&v=unpfO2ooQNw


Il faut un certain courage et un courage certain pour parler ainsi de soi sur la place publique, si cela peut aider certains et certaines, le job est fait.
- Faire l'humour plutôt que la guerre -


Il me serait difficile d'offrir ce livre à ma mère bien sûr
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Dans la série " famille toxique - comment je m'en suis pas trop mal sortie ", voici "Lalalangue (prenez et mangez-en tous)" de Frédérique Voruz.

Ce livre facile et rapide à lire fût reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Ceux qui me suivent un peu savent que le sujet me touche et m'intéresse. Il m'était  donc impossible de passer à côté.

F.V. raconte... à sa manière sa mère, inféodée à ses névroses et à son "délire mystico-médiéval" . Elle humilie, bafoue constamment ses enfants. Frédérique, petite dernière d'une fratrie de 7 enfants ( encore vivants ) nous raconte comment elle est parvenue à transformer son histoire familiale en une épopée tragico-comique dont elle est finalement devenue l'architecte et l'héroïne.

Par la force des mots, d'abord au travers d'une longue psychanalyse, puis grâce au  théâtre d'Ariane Mouchkine (excusez du peu), et enfin par l'écriture de ce spectacle Lalalangue, une mise à distance sensée avec cette mère à moitié zinzin et néanmoins toute puissante en sa maisonnée a été envisageable. Ouf !

En nous racontant sa lourde histoire familiale dans laquelle les parents n'en sont pas vraiment, c'est un parcours intime devenu " histoire à dire " en public puis " histoire à lire " qu'elle dévoile non sans humour parfois.

Le préambule est magnifique. Il est écrit par un autre homme de théâtre.

Couper les ailes de ses enfants, " se venger sur eux..." d'un ancien drame vécu... , je ne sais pas si les choses peuvent se résumer ainsi.
Il me semble surtout que l'auteure nous raconte une société, un temps où les parents contrôlaient actes et pensées de leur progéniture sans l'ombre d'un doute sur le bien-fondé de leurs agissements.
Même sans l'accident dramatique dont elle fut la victime, je parie fort que les choses auraient peut-être tourné de manière équivalente. La folie de la religion a peut-être également participé un peu plus à ce grand délire familial dans lequel les hommes ne contrebalancent hélas jamais les excès féminins.

Voici donc un texte intéressant où chacun peut en apprendre sur le pouvoir des mots et l'envahissement familial qu'ils déclenchent.

Le spectacle devait être fort touchant et rapporter sûrement mieux les émotions que la forme papier. Mais je ne boude pas mon plaisir.

Merci à Babelio pour sa confiance et aux éditions Harper Collins.

Lien : http://justelire.fr/lalalang..
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Merci à Babelio, Masse critique privilégiée et les éditions Happer et Collins pour l'envoi de ce livre.

L'auteur Frédérique Voruz a construit «Lalalangue » une pièce de théâtre pour jouer son histoire, pour prendre de la distance, pour se détacher et ironiser. Une structure familiale difficile, compliquée, une mère personnage central qui prend toute la place, pour faire état de son malheur, la perte de trois de ses fils, son amputation, et la promesse qu'elle se vengerait sur les enfants.

Cette lecture est perturbante, dérangeante, car on imagine difficilement combien cette façon de vivre a été source de déséquilibre, qui laisse loin derrière tout entrevue d'une possible homéostasie.

Une famille qui a un bon statut social, mais pourtant méphitique, toxique, désagréable, nauséabonde, viciée, despotique, dangereuse pour les enfants, ne permettant pas une construction saine et individuelle.

Frédérique a vécu sa vie, en cherchant l'amour de sa mère, en vénérant comme un totem, le moignon, le moignon, le moignon maternel, un objet transitionnel qui est la source de son malheur. Une mère imposante, dominatrice, castratrice, qui veut tout contrôler et détruire ce qui fait honte aux siens, -eux bien lucides-, que les méninges fonctionnent aussi que « sur un pied ».

On imagine aisément comment chacun a vite pris son envol.

Une famille, dysfonctionnelle, un père présent, mais absent. Tout ceci coûtera de nombreuses années d'analyse à Frédérique pour séparer l'ivraie du bon grain sur sa façon d'être au monde qui l'empêchait d'avoir une identité propre.
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Terrible et réjouissant, voilà comment je peux qualifier le livre de Frédérique Voruz. Terrible par le récit qu'elle fait de son enfance, entre une mère qui a très jeune perdu une jambe lors de l'escalade d'une falaise et qui a promis qu'elle "se vengera sur ses enfants" et un père, responsable de la chute de sa femme et qui ressemble de plus en plus à une ombre, souvent absent ou penché sur son piano. Mais également réjouissant car c'est aussi le récit d'une évasion réussie de ce carcan familial devenu insupportable, évasion grâce aux mots, au théâtre et à la psychanalyse. C'est un livre qui se lit très vite et c'est le seul reproche que je trouve à lui faire. J'espère que l'auteur publiera un jour un autre ouvrage pour nous décrire plus en détail son parcours théâtral et psychanalytique.
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Frédérique VORUZ. Lalalangue. (Prenez et mangez-en tous).


Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour l'envoi de ce récit. Je l'ai reçu hier et lu dans la foulée. 200 pages pour raconter toute une vie, enfin une partie. Il vous reste encore de belles années pour voir le soleil. Merci Frédérique pour cette autobiographie. Quel courage il vous a fallu pour sortir la tête haute et vous frayez un passage, pour aller vers les autres. Ces derniers sont votre planche de salut. Comment après avoir vécu une telle enfance, une telle adolescence avec des parents hors normes, vous avez sorti la tête de l'eau. J'ai recherché l'origine du titre. Il s'agit du dictionnaire familial en psychanalyse lacanienne. Une notion de partage….

Avec son époux, âgé de 25 ans, la mère de Frédérique, âgée de 22 ans, enceinte de cinq mois, dévisse en escaladant les calanques de Marseille. Accident dramatique : non seulement, elle perd ses deux bébés, deux petits garçons mais elle doit être amputée d'une jambe. Elle ne va pas baisser les bras. La religion lui est d'un grand secours. Dieu intercède auprès des autres. Son époux a une bonne situation, il est ingénieur et gagne très bien sa vie. Elle est femme au foyer et élèvera sa progéniture, sept enfants et Frédérique est la petite dernière. Dans cette famille, la mère n'aime pas les filles. Elle a une préférence pour ses garçons.

C'est une enfance douloureuse, miséreuse que connaissent ces petits êtres. La mère économise sur tout, pour elle mais aussi pour la famille. « Il ne faut pas gâcher ». Tout doit être consommé. On ne jette rien : c'est le « zéro déchet » avant l'heure. Les restes sont cuisinés, recuisinés et mangés même moisis. Tout doit servir et même resservir, y compris le papier hygiénique ! Les vêtements des grands sont destinés aux plus jeunes, reprisés, rapiécés, déchirés, usés jusqu'à la trame. Aucun plaisir n'est toléré. Pas de cadeau, pas de gâteau d'anniversaire, pas de bonbons, pas d'amis, etc.… La mère porte des secours aux indigents, aux SDF, aux ivrognes, au détriment du bien-être de sa famille.

Malgré cette vie en autarcie, sans amour maternel, les enfants s'entraident et se soutiennent. le père, s'isole, vit sur sa planèet. Il est quasi absent : il travaille et rapporte de l'argent pour la bonne marche du foyer. Cependant, un jour le couple éclatera et ce sera le divorce. Frédérique pour sortir de l'isolement trouvera la force d'intégrer une école de théâtre. Avec volonté, espoir, elle va au fil des ans s'épanouir. Elle ne porte aucun jugement sur ses géniteurs et c'est sans pathos qu'elle nous conte ses nombreux déboires. A l'aide d'une longue analyse, elle a pu mettre des mots sur ses maux. Grâce à la scène, elle va porter ses jeunes années devant un auditoire. Et ce n'est pas l'enfance de Jacquou le Croquant. Nous sommes fin XXème , début XXIème siècle.

Au fil des pages, des tranches de vie nous sont présentées de façon chronologique. de l'humour, de la joie, de la tristesse, de la compassion, de l'empathie. La mère, mère castratrice s'est enfermée dans une forteresse et mène toute sa marmaille au pas. Quelle vie étrange, bizarre, à la limite de la maltraitance. Que font les services sociaux face à de tels cas ? Je suis surprise que personne n'ait porté plainte contre ce voisinage…. Et combien d'enfant, face à une telle situation aurait pu sombrer dans la délinquance. Toutes mes félicitations à Frédérique. Merci de nous faire partager ces années difficiles. Aujourd'hui, grâce à votre spectacle, elles vous paraissent plus légères ; vous les avez exorcisées. Vous avez un grand coeur, du courage, de la volonté, de l'acharnement, et tout cela compose votre énergie, votre force. Bravo, persévérez. Vous pouvez être fière de votre « bébé ». J'ai omis de parler des illustrations qui émaillent le texte. J'aime bien la couverture, une femme sans visage, une matrone, portant une énorme croix et devant ce personnage, une petite fille, une rousse qui, elle, porte la fausse jambe de sa mère.
(11/10/2022).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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🦿Chronique🦿

J'ai choisi ce livre en sachant pertinemment que je sortirai de ma zone de confort. Vous le présentez pour un #dimanchesororité , c'est aussi explorer toutes les facettes des rôles de femme, des attentes qui pèsent sur leurs épaules, des chapes de plomb qui les enlisent dans un quotidien routinier et décevant…
La mère de Frédérique, est une mère défaillante, pas seulement avec cet handicap qui la restreint, mais parce qu'elle a perdu en même temps que sa jambe, la force d'aimer et de chérir ses enfants. Alors autant je comprends le non-désir d'enfanter, autant je peux comprendre aussi, le regret maternel, mais faire subir de la maltraitance à ses enfants, ça me dépasse complètement…
Mais Frédérique Voruz, arrive à s'extirper par le biais du théâtre de cette emprise maternelle toxique, et c'est peut-être en l'applaudissant très fort des deux mains, qu'elle pourra, elle, retrouver ses ailes, quelque part entre fiction et réalité…

Lalalangue, c'est une histoire de famille, de langage, de fatalité. Personne n'aurait pu prévoir la chute, personne ne peux anticiper la vie d'Après, la vengeance est un sentiment tres puissant mais également, le plus destructeur…Avec humour et beaucoup d'années d'analyse, le choix de la parole est toujours le meilleur, parce qu'il permet le détachement, la résilience, éventuellement l'amour, malgré tout. On ne choisit pas sa famille, c'est vrai, mais on peut tenter de la comprendre, d'y mettre des formes et des mots, des ombres et des lumières, de l'intensité et du rire. On peut créer ses mythes, faire de son personnage une ogresse insensible, dessiner les contours d'une ambiance hostile, créer un conte dramatique…Et puis, on peut se dissocier de tout cela, prendre une nouvelle place, un nouvel angle d'approche…Pour survivre. Pour se dégager de son histoire, ne pas faire de la vengeance, un mode de vie…Et ce qu'arrive à faire l'autrice, utiliser l'art de la scène, pour To be or not To be les restes d'un gâchis, pour estropier la ligne du destin…

C'est une lecture qui dérange, parce qu'elle nous renvoie l'image d'une famille dysfonctionnelle. Tout n'y est pas bon à prendre et à manger. Des horreurs sont dites et faites, et c'est parfois très dur à avaler…Je ne peux pas vous promettre que le plaisir sera au rendez-vous, puisqu'il est totalement inexistant dans cette cellule familiale, mais peut-être qu'avec vos yeux, vous y verrez, une femme debout. Et c'est cela, l'essentiel.

Remerciements:
Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Harper Collins de leur confiance et l'envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Les Editions Harper Collins (Traversée) m'ont envoyé récemment ce récit à la demande de Babelio. J'ai choisi cet ouvrage qui m'a été proposé en pensant qu'il me plairait.
La couverture est assez étonnante : une mère sans tête, mais avec une énorme croix en bois sur la poitrine debout sur sa jambe droite et une mignonne petite blondinette cachant l'endroit où se trouverait hypothétiquement la jambe gauche. La petite poupette tient dans ses bras une énorme jambe chaussée de façon identique à la jambe visible de la mère. On suppose donc que c'est sa jambe gauche et que la petite lui sert d'appui pour tenir debout. Unijambiste est la mère. Soutien est la fille.
Après avoir lu le récit, je reprends la lecture de la préface de Simon Abkarian. Un acteur, dramaturge et metteur en scène français d'origine arménienne. Quand je lis la préface avant le récit, sa lecture ne m'est d'aucune utilité. Quand je la relis à la fin de ma lecture du récit, elle me parle. Je devrais donc l'appeler la postface. Je le cite : « En s'écrivant, elle déploie une autre langue, une autre histoire, d'autres chroniques dont elle est la rédactrice et la lectrice en chef. En se racontant elle nous tend un miroir où figure notre famille, notre enfance qui s'impatiente derrière un rire forcé. »
J‘ai lu texte au début avec plaisir, mais ensuite avec horreur car cette mère qui semblait si fragile, atteinte en sa prime jeunesse par un sort contraire se révèle une Agrippine, prête à tout pour se venger sur sa progéniture de l'atteinte dans son intégrité par un sport extrême.
N'est pas Marie-Madeleine qui veut : catholique très pratiquante et très généreuse pour les plus déshérités qu'elle, elle est ignoble pour ses enfants. Au point que sa petite fille a eu besoin de l'oreille d'une psy secourable (Cigarillo !) pour déverser tout son chagrin et se reconstruire et comme cela ne suffisait pas, elle est devenue actrice puis a créé son propre one-man show. Et de là, elle en a tiré ce récit assez édifiant sur la conduite de ses deux parents.
Ayant eu une enfance protégée et des parents aimants, je suis tombée de charybde en scylla. C'est atroce tout ce qu'ont subi les enfants de ce couple. Pas des coups mais de la torture psychique. Comment aussi expliquer les aliments périmés qu'ils ont dû manger alors qu'ils étaient en pleine croissance et avaient besoin du meilleur. Les vêtements usés et vieillots qu'ils devaient porter et tout à l'avenant. C'est triste de voir l'enfance aussi maltraitée.
Je viens d'apprendre qu'il y a dans notre région énormément d'enfants retirés à leurs parents et placés dans des institutions. Cette petite fille n'aurait sans doute pas été plus heureuse si elle avait été retirée de son foyer mais quand même, elle a subi beaucoup d'avanies de la part de sa mère et a eu un père fuyant, inexistant, et irresponsable.
A la fin du récit, je me suis demandé si c'était vraiment autobiographique ou si ce n'était pas un mélange de plusieurs confessions car c'est beaucoup trop pour une seule petite fille. Horrifiée que j'étais.
Je ne sais pas si c'est un beau livre mais je l'ai lu rapidement, tellement j'avais envie de connaître la suite et le sort final de cet enfant, sa résilience si elle était possible. J'ai aussi regardé la bande-annonce de la pièce de théâtre dont est tiré le livre et je l'ai trouvé intéressante.
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Ce récit est une adaptation de la pièce de théâtre du même nom. L'auteure nous propose donc un patchwork de confidences sur le quotidien de son enfance. On passe d'un souvenir à un autre, le lien entre eux étant parfois loin d'être évident.

Si je ne doute pas de son rendu sur une scène, je n'ai personnellement pas été convaincue par cette approche dans le cadre d'un livre. Ce côté éparpillé ne m'a permis ni de me projeter ni d'être touchée, même en sachant qu'il s'agit d'une autobiographie.

En revanche, la plume est fluide et très agréable à lire, le livre se lit tout seul. Et ce qui m'a le plus intéressée au fond, ce sont les mécanismes du mental et la psychologie des personnages, face à ce drame familial. C'est donc ce que je vais retenir, en plus de la grande force de caractère de l'auteure.
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