Affronter cela, c’était bien trop gigantesque. J’étais allée beaucoup trop loin. J’ai repoussé l’horreur dans un coin de mon esprit et j’ai serré les dents.
Mais je me suis rendu-compte à temps à quel point je donnais dans l'auto-apitoiement et j'ai fait un effort colossal pour alléger mon ton.
"Les relations humaines sont des toiles d'araignées fragiles et ténues, tissées de fils de confiance qui les maintiennent debout, des fils si fins qu'un souffle de vent peut les rompre,et pourtant on fonce là-dedans sans prendre la moindre précaution et on s'étonne de tout casser."
Je me suis tellement habitué à trouver cela insupportable que je l’ai supporté.
Nous avions tous les deux peur de la familiarité terrible de l’histoire ; de l’espoir qui monte avant d’être pulvérisé en mille morceaux.
Ils sentaient mes échecs comme un virus qui aurait flotté dans l’atmosphère pour mieux se mélanger à la poussière ambiante…
J’avais sans doute toujours eu un penchant pour le mensonge, que je n’avais pas voulu voir. J’estimais que ce genre de mensonges n’était que des mots qui rendaient les choses plus acceptables pour les autres, comme si je leur faisais une fleur en mentant.
J’ai haussé les épaules, sentant le voile noir de la dépression s’abattre doucement sur moi, écœurant, gluant.