Contrairement au symptôme, que l’on doit considérer comme
une production et une concentration du caractère et qui est ressenti comme un corps étranger et engendre une impression de
maladie, le trait de caractère est encastré organiquement dans
la personnalité. Le fait que la conscience de la maladie soit absente est un signe fondamental de la névrose caractérielle. Ce
qui explique que cette dégradation de l’individualité ne pouvait
apparaître qu’au sein d’une tentative de communication, la technique analytique elle-même, qui, aussi unilatérale qu’elle soit,
devait vite révéler le caractère pour ce qu’il est : une défense
contre la communication, une défaillance de la faculté de rencontre
Le caractère n’est pas une simple excroissance maladive
que l’on pourrait traiter séparément, mais en même temps un remède individuel dans une société globalement malade, remède
qui permet de supporter le mal en l’aggravant. Les gens sont
dans une grande mesure complices du spectacle régnant. Le
caractère est la forme de cette complicité.
Tandis que Reich en arrivait à considérer d’une manière très
ambiguë que le caractère était un empêchement au travail, nous
soutenons que le caractère est un empêchement à la critique
du travail.