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Critique de topocl


Pour écrire Nostromo, histoire qui décrit les remous politiques du Costaguana, petit état fictif d'Amérique centrale, Conrad s'est basé sur la connaissance superficielle qu'il y a acquise lors d'un bref passage en 1876, ainsi que sur de nombreuses lectures.
Juan Gabriel Vasquez, qui y lit la transposition de l'histoire colombienne, imagine qu'il s'est inspiré du récit que lui en fit le héros de son roman, José Altamirano, de la construction du Canal de Panama à la sécession du Panama. Seulement la « vérité » de Conrad n'est pas la vérité de José Altamirano - qui n'est pas non plus la vérité historique objective, mais l'image de celle-ci, vécue par un antihéros amoureux vaguement transparent .

«  (Oui, chers historiens scandalisés : la vie des autres, même des personnages les plus éminents de la politique colombienne, dépend elle aussi de la version que j'en donne. Dans ce récit, c'est ma version qui compte. Pour vous, chers lecteurs, ce sera la seule. J'exagère, je déforme, je mens et je calomnie à outrance ? Vous n'avez pas moyen de le savoir.) »


Trois axes donc, essentiellement,
Une relation historique avec en toile de fond les coups de force militaires, les dictatures alternantes, les guerres civiles qui opposent au fil des années conservateurs et libéraux, factions opposées mais inséparables de cette nation « schizophrénique » ; et en plat de résistance l'imposture magistrale de la construction du Canal de Panama, ouvrant la porte à la sécession de l'Etat, et à l'immixtion des Etats-Unis d'Amérique.
Un roman malin mêlant intimement réalité et fiction, où l'auteur, s'adressant directement à son lecteur, commentant son procédé d'écriture, se référant à d'autres écrivains, interroge sur les droits et devoirs de l'écrivain, le sens de l'adaptation romanesque.
Un hommage à Joseph Conrad, le Grand Romancier, dont on suit les épisodes de vie qui répondent à ceux d'Altamirano

Cela donne un ouvrage foisonnant, plein d'enseignements quoique ludique, souvent brillant, mais parfois aussi confus et qu'on lit donc avec un intérêt qui s'estompe par moment. Comme si d'en vouloir trop faire, Vasquez s'était interdit l'approfondissement.
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