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Critique de Rodin_Marcel


Vuillard Eric, - "La bataille d'Occident : récit" – Actes Sud, 2012. (ISBN 978-2330030643)

Il ne s'agit ni tout à fait d'un roman puisque les personnages sont réels, ni tout à fait d'un essai, puisque l'auteur tente d'entrer dans la tête de ces personnages pour les faire parler, pour imaginer ce qu'ils auraient pu dire. Les diverses recensions de ce livre avaient attiré mon attention car elles soulignaient l'une des tendances forts de l'historiographie relativement récente concernant la Première Guerre Mondiale, tendance s'appuyant sur un constat : il n'y eut pas de causes "objectives" réellement sérieuses au déclenchement de ce qui allait être le Suicide de l'Europe, contrairement à ce que proclament les manuels d'histoire classiques, peu avares en grands tableaux et grands discours sur les ambitions coloniales des puissances européennes, les rivalités franco-allemandes, l'économie de ceci ou de cela. Non.

Certains historiens en viennent aujourd'hui à souligner combien cette guerre, la Grande Tuerie, fut délibérément préparée, voulue et déclenchée par une partie de l'élite de chacun des pays belligérants, quel que soit leur camps, en France, Angleterre, Russie, Italie, Allemagne ou Autriche etc. Partant de là, l'auteur tente de rendre compte des sentiments et idées qui pouvaient tarauder certains des responsables directs du déclenchement de la Grande Tuerie. Il commence par von Schlieffen, ce militaire prussien à l'origine du plan d'invasion de la France qui faillit si bien réussir. Il passe ensuite à l'archiduc François-Ferdinand, sa femme Sophie Chotek, et leur meurtrier de Sarajevo, Gavrilo Princip, entouré de ses deux complices. Il met en scène le futur maréchal Joffre, le Kaiser qui collectionne les timbres-poste, le roi George V préoccupé de ses parties de tennis, le tsar Nicolas II se livrant à des régates, le tout dans un style bien sûr exquis.
Après quoi il met en scène des soldats de la base, dans l'affrontement des 21, 22 et 23 août 1914 qui, dès ces premiers jours, vit le massacre de plusieurs dizaines de milliers de jeunes hommes, une hécatombe encore jamais vu jusque-là dans un si court laps de temps.

Le texte devient ensuite plus abstrait, plus général : sa thèse centrale est développée dans les pages 160 à 163. La fin est quelque peu décevante, fort éloignée de l'objet initial même si cela se veut métaphorique.
Je suis un peu déçu, je m'attendais à un essai plus fouillé, et surtout à une présentation beaucoup plus détaillée des membres de cette élite, qui décidèrent de lancer cette guerre pour des raisons purement idéologiques, si ce n'est hélas "idéalistes"...
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