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Critique de bdelhausse


Dans un style caustique, direct, cynique, voire parfois moralisateur (ce que j'apprécie un peu moins, mais qui passe crème quand même), Eric Vuillard nous dépeint l'Indochine et la défaite "annoncée" dans la cuvette de Dien Bien Phu. Cet épisode n'est finalement que l'épilogue d'une longue histoire qui, nous dit Eric Vuillard, n'aurait pu se terminer autrement. D'ailleurs, les comportements "en coulisse" ont largement anticipé cette déroute, voire l'ont précipitée.

Eric Vuillard déroule les fils d'une conception du monde arrogante et orgueilleuse, celle de la haute aristrocratie et du commandement militaire français. Cette analyse n'est pas sans évoquer la vision récente de Jean Teulé sur Azincourt, comme quoi rien ne change... Mais dans l'ombre, il montre comment la haute finance (française) s'est enrichie de la défaite.

On croise des personnages historiques, auxquels Eric Vuillard taille un costard avec brio, verve et gouaille. On finirait par plaindre ces piteux militaires qui ont envoyé des millliers de "soldats français" (tirailleurs sénégalais pour un grand nombre...) à la boucherie. L'auteur nous montre l'ineptie de la guerre, sa vacuité, mais aussi la triste logique de la haute finance, préfigurant les conseils d'administration "modernes" composés de fonds de pension déconnectés des entreprises, lesquelles ne sont finalement plus que des produits kleenex que l'on prend et que l'on jette une fois utilisés.

J'adhère à ce style, à cet engagement, à cette vision (malheureusement pessimiste) du monde.
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