AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lecturesdisa


Déracinement, racisme, violence, homosexualité, incommunicabilité, figure de la mère et du père, addiction… Comment écrire sur ces traumatismes toujours présents? Dans ce récit largement autobiographique, dans ce texte épistolaire, dans cette langue poétique, éblouissante et crue, Ocean Vuong nous explique la complexité de la guerre du Vietnam et de ses conséquences sur sa famille, ce rêve américain qui semble inatteignable, cette enfance américaine tiraillée entre deux cultures et battie sur la mémoire.

L'auteur nous offre un texte à la fois empreint de délicatesse et de brutalité. Seulement voilà, j'ai été happée par la première partie, j'ai noté un nombre phénoménal de passages que je prenais plaisir à relire parce qu'ils abordaient la difficulté à communiquer «que se passe-t-il quand la langue maternelle est atrophiée? », la transmission orale de génération en génération « le vietnamien que je possède est celui que tu m'as transmis, celui dont la diction et la syntaxe ne dépassent pas le niveau élémentaire », la barrière de la langue, je me sentais bouleversée par cette lettre d'amour et de résilience, ces mots qui pansent, ces phrases maternelles à la syntaxe approximative « deux langues s'annulent entre elles, suggère Barthes, ce qui en appelle une troisième…ce troisième langage qui donne vie quand la langue défaille», ces mots qu'un fils écrit à sa mère, mère qui ne pourra les lire puisqu'analphabète.

Et puis arrive la deuxième partie, une partie trop crue, je n'étais plus touchée. La pudeur manquait. La troisième partie me laisse un goût très mitigé. Alors malheureusement, malgré les magnifiques portraits, les cicatrices non refermées et la fulgurance du début (oui j'ai adoré cette première partie), j'ai perdu pied et me suis mise à dériver jusqu'aux derniers mots.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}