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Critique de Colchik


Mathilda Gillespie est une vieille dame indigne : elle ne fait aucun effort pour être aimable, se montre volontiers condescendante, manie redoutablement l'humiliation et, par-dessus tout, ne cache pas son goût développé pour l'argent. Rien ne peut lui valoir la sympathie de sa famille, de son entourage ou des villageois à l'exception de celle de son médecin, Sarah Blakeney. Détestée par tous, Mathilda s'est prise d'amitié pour la jeune femme qui la soigne depuis un an. Plus étonnamment, elle s'est aussi entichée de son mari, le peintre Jack Blakeney. Quand on retrouve Mathilda noyée dans sa baignoire, une muselière ancienne attachée sur le visage, l'intérêt de sa famille se porte davantage sur son testament que sur les circonstances de sa mort. Mais, Mathilda a joué un dernier tour fâcheux, elle a légué toute sa fortune à Sarah Blakeney.
Pour l'inspecteur Cooper, la mort de la vieille dame n'est pas un suicide, mais un crime. Pour en révéler les motifs, il va devoir comprendre les vies chaotiques des membres des familles Cavendish et Lascelles marquées par l'hérédité, l'inceste, l'alcool et la drogue. Sarah Blakeney, elle aussi, veut comprendre le cadeau empoisonné que lui a laissé sa patiente.
Pour ce troisième roman, Minette Walters retrouve ce qui fait sa marque de fabrique. le récit, toujours fragmenté, se découpe entre des extraits du journal de Mathilda Gillespie et l'enquête, menée en parallèle, par Sarah et l'inspecteur Cooper. Nous retrouvons aussi les personnages de femmes en colère chers à Minette Walters : Mathilda, tour à tour victime et bourreau, enfermée dans l'orgueil et la haine, fait contrepoint à Sarah, déçue par un époux volage et égoïste.
Pourtant cet ouvrage, tissé avec habileté, semble parfois un peu invraisemblable dans l'accumulation de certains traits. L'oncle de Mathilda, Gerald Cavendish, est un demeuré. le père de Mathilda est un alcoolique. Son ex-mari est un homosexuel pédophile et alcoolique. La fille de Mathilda, Joanna, est droguée et prostituée. Sa petit-fille est une voleuse. Minette Walters nous dépeint une famille où les tares, les vices et les perversités ne semblent épargner personne. Par ailleurs, Jack Blakeney, le mari de Sarah, nous est dépeint comme un être veule, paresseux, vaniteux, suffisant, profiteur, cavaleur avant de nous être au final révélé comme un brave type. Un peu plus de nuances aurait donné plus de force à ce polar vénéneux qui, comme tout les poisons, a force de doubler les doses devient moins toxique.
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