Citations sur La confrérie de la dague noire, tome 1 : L'amant ténébreux (60)
Beth fixait une sorte de néant vaporeux qui s'étendait devant elle. Elle se trouvait dans un paysage onirique, aux contours nébuleux qui suggéraient que ce qu'elle avait devant les yeux était infini.
Il poussa un rugissement d'extase.
Le paradis. Il savait désormais ce qu'était le paradis.
- Vous êtes presque prête, déclara-t-il d’une voix douce. Et ça arrive vite.
Si ce à quoi il faisait référence avait quelque chose à voir avec le fait de se retrouver nue devant lui, elle le recevait cinq sur cinq. Mon Dieu, ce devait être ce à quoi les gens faisaient allusion lorsqu’ils évoquaient les “plaisirs de la chair”. Elle ne remettait pas en question le besoin qu’elle ressentait de l’avoir en elle. Elle savait seulement qu’elle mourrait s’il ne retirait pas son pantalon. Tout de suite.
Quel traître, ce chat ! Si, par miracle, elle en réchappait, elle le remettrait aux croquettes en guise de représailles !
- La langue que tu parles est magnifique, dit-elle.
- Aucun mot n'est digne de toi.
Une faiblesse qu'on nie est fatale.
- Vous auriez fait une épouse du tonnerre, José.
- C'est ce que la mienne me dit.
Si elle en avait pincé pour lui, si elle avait voulu être avec lui, il lui aurait brisé le cœur. Elle en était convaincue.
Elle était irréelle, pensa-t-il. Si pure, si propre.
Il avait l'impression de devoir se laver les dents et se raser pour pouvoir lui dire un mot de plus.
Subitement, Rhage se tourna sur le côté et posa la tête sur les genoux de Beth, passant son bras musclé autour d'elle.
Il cherchait du réconfort.
Beth ne savait pas ce qu'elle pouvait faire pour lui ; mais elle reposa le verre et lui caressa le dos, passant la main sur son effroyable tatouage. Elle lui murmura des choses qu'elle aurait aimé que quelqu'un lui dise quand elle avait été malade. Lui chantonna une chanson.