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Critique de Myriam3


J'avais été très marquée par Les Moissons funèbres et la violence qui en découle. Je m'étais imprégnée du paysage de ce côté du Mississipi, tout était clair pour moi, très visuel.
Dans le Chant des revenants, j'ai eu plus de mal, ce décor est resté diffus, la violence y est moins brute, plus diffuse, plus implicite, elle réside dans les relations des personnages entre eux sans que l'on puisse toujours exactement saisir ce qui les pousse à cette brutalité.
Jojo grandit auprès de grands-parents aimants et d'une mère toxicomane absente et immature et qui n'a aucune fibre maternelle. On ne sait pas vraiment comment elle est devenue ainsi, on sent une douleur en elle que l'amour de ses parents pour elle n'explique pas. C'est donc à Jojo que revient le devoir de s'occuper de sa petite soeur Kayla, ce qu'il fait avec zèle et une grosse dose d'affection. Leur père à tous les deux, un Blanc, va sortir de prison, et Leonie, la mère, décide d'aller le chercher avec une amie et ses deux enfants. Commence alors un road trip à travers le Mississippi qui réveille les fantômes du passé, le frère violemment tué de Leonie, et un jeune garcon que le grand-père de Jojo avait protégé dans leur jeunesse.
Encore une fois, Jesmyn Ward nous dépeint cette violence raciale des états du Sud qui semble inévitable malgré les efforts qu'on peut faire pour s'en sortir en tant que Noir, comme c'est le cas ici.
Quant à l'aspect mystique, je n'ai pas été sans penser aux romans de Louise Erdrich, qui se concentre elle sur les communautés Ojbiwé dans le Minnesota.
Une lecture forte mais sans l'intensité attendue. Il reste que Jesmin Ward a une voix bien à elle qui a vraiment toute sa place dans la littérature américaine d'aujourd'hui.
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