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Critique de April-the-seven


Cela faisait longtemps que ce roman me faisait de l'oeil. le sujet en lui-même titillait ma curiosité et j'avais vu beaucoup d'avis très élogieux sur cette histoire. J'appréhendais tout de même un peu, car ma dernière expérience de ce genre ne s'était pas bien passée : Did I Mention I love you d'Estelle Maskame (qui traite d'un thème similaire) avait été une cuisante déception. Malheureusement, je me suis très vite aperçue que Stepbrother n'était pas fait pour moi.

Greta est une adolescente sans histoire. Sa mère s'est remariée avec un homme du nom de Randy, et ils vivent tous les trois sans que la cohabitation ne pose problème. Leur petit quotidien bien rodé vole en éclats le jour où Elec, le fils de Randall, fait son arrivée dans la maison. Rebelle et passablement grognon, le garçon n'a pas l'intention de se lier d'amitié avec Greta. Bien au contraire. Il est même fermement décidé à faire le bronx pour que son père sorte de ses gonds. Pourtant, derrière cette attitude de bad boy en puissance, Greta sent qu'Elec cache une très grande fragilité. Il se pourrait qu'elle soit la seule qui puisse traverser les murs qu'il a bâtis entre lui et les autres.

Je pensais sincèrement que j'allais tomber en admiration devant ce roman. J'avais vu fleurir un tas de critiques positives et j'étais prête à adorer. Hélas, j'ai rapidement déchanté. Malgré une histoire initiale intéressante, il se trouve que Stepbrother réunit tout ce que je n'aime pas dans les romances : des clichés, une héroïne dépourvue de volonté, une intrigue déjà convenue.

La première partie pose les bases d'une relation naissante, celle de Greta et Elec. Tout ne semble pas joué d'avance entre eux. Elec se montre désagréable et offensif au possible ; il cherche à embêter sa demi-soeur et à la mettre mal à l'aise. Greta, elle, tombe très rapidement sous le charme de ce beau mâle inaccessible et se contente de fantasmer sur lui.

C'est ici que le bât blesse. Greta est une héroïne décevante, tout simplement. Elle pose des questions stupides et semble dépourvue de la moindre fierté. La candeur qu'elle est censée dégager entre en opposition totale avec sa façon de nommer certaines choses (comme « bite » ou encore « baiser », qui sont de très vilains mots dans la bouche d'une adolescente aussi délicate et choyée). C'est un choix que je ne trouve pas indiqué et qui est sans doute là pour coller à la tendance actuelle véhiculée par des romans tels que Cinquante nuances de Grey. Ça me chagrine de ne pas avoir accroché avec elle, mais je l'ai trouvée trop inconsistante et sans personnalité, si bien qu'il m'était impossible de m'attacher.

Elec est le cliché par excellence : celui du mauvais garçon belliqueux qui cache sa douleur derrière une méchanceté gratuite. Quand je l'ai vu débarquer, j'ai eu l'impression d'être à nouveau propulsée dans Did I mention I love you, mais fort heureusement, cette impression de déjà-vu a fini par s'estomper, car la relation d'Elec avec son père est plutôt atypique et nourrit notre envie de savoir. le père ne fait pas office de chêne fort et sage, on sent qu'il y a une vieille cicatrice profondément enfouie derrière toute cette colère.

Les autres personnages ne semblent être qu'un écran de fumée. Ils ne sont là que pour faire office de figurants dans l'histoire qui se joue, du coup ils sont un peu transparents, on ne peut en aucune manière se retrouver en eux. 

La deuxième partie promettait un véritable renouveau. L'idée de nous propulser 7 ans plus tard était excellente et apportait un second souffle à l'histoire qui, à mes yeux, commençait à battre de l'aile. Malheureusement, l'excitation a fini par retomber et j'étais un peu… consternée. On se retrouve dans un triangle amoureux qui m'a dérangée au plus haut point. En fait, cette deuxième partie est aux antipodes de ce que j'attends dans une romance habituellement. Elle entre en conflit avec mes valeurs, c'est bien le problème. J'ai eu les plus grandes peines à adhérer au comportement de Greta. De plus, après 7 ans, nos héros sont censés avoir grandi et être des adultes responsables, mais les dialogues et les réflexions sont presque identiques à ceux qu'ils avaient lorsqu'ils n'étaient que des adolescents.

En arrivant vers la fin, les choses sont allées de mal en pis. J'avais déjà du mal à trouver le récit crédible, mais la scène dans laquelle Greta s'abime dans la lecture du livre d'Elec a fini de me convaincre que ce roman n'était définitivement pas fait pour moi. Les événements deviennent redondants, on se surprend à vouloir passer ces nombreuses pages rapidement puisqu'il s'agit presque de copier-coller de ce que l'on a lu au début du roman. L'idée était très bonne, mais pas amenée sous le bon angle.

J'ai conscience d'être particulièrement vindicative dans ma façon de dépeindre ma lecture, mais je dois admettre qu'il y a tout de même quelques points positifs qui méritent que je les cite. D'abord, l'histoire se lit vite – en une journée, c'est plié – et s'avère plutôt prenante dans l'ensemble. Elle n'est pas dénuée d'une petite touche addictive qui donne envie de connaître le dénouement. Ensuite, quelque chose que j'ai grandement apprécié, c'est le dosage des scènes érotiques. Il n'y en a pas à outrance et lorsqu'elles sont décrites, elles restent très tendres. Enfin, j'ai apprécié l'épilogue qui est particulièrement émouvant et qui conclut bien les tourments d'Elec.

En résumé, en commençant ce roman, je cherchais une histoire d'amour susceptible de lever les tabous et renverser les clichés. Hélas, et ça m'ennuie de le dire, mais j'ai été très déçue par le roman de Penelope Ward. Stepbrother aurait pu être une lecture agréable si l'histoire n'avait pas été sous exploitée. Je n'ai pas réussi à comprendre l'héroïne – trop passive à mon goût – et je n'ai pas non plus adhéré au triangle amoureux qui s'installe dans la deuxième partie et qui m'a mise très mal à l'aise.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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