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Critique de chartel


Voici un album étonnant. La bande dessinée rejoint l'ampleur de la littérature grâce à cette oeuvre magistrale de Chris Ware (prix Angoulême 2003). Ampleur par son volume mais surtout par la construction du récit digne des plus grands romans. On se perd un peu au début, ne sachant pas où va nous emmener l'auteur (je pense qu'il ne le savait pas non plus !), puis petit à petit, notre oeil s'habituant progressivement au trait clair, net et expressif, apparaît un certain Jim Corrigan, insignifiant citoyen américain de Chicago, occupant sa vie entre ses coups de fil quotidien à sa mère, ses aller-retour au bureau et de nombreuses rêveries, amoureuses, parricides ou enfantines. Par un jeu des couleurs tirant vers le pâle et le terne et un souci du détail donnant toute son importance aux monde des objets, Chris Ware peint une Amérique peu reluisante, faite de bars miteux, de restaurants routiers sans âme, dans lesquels on sert des cafés jaune pisse, des sandwichs aussi goûteux que des chaussettes et où les paysages valorisent le béton, l'asphalte et le fil électrique. Collant parfaitement au décor, Jim Corrigan y avance comme un éclopé (toujours muni d'une béquille), symbole d'une personnalité effacée, timorée et angoissée. Mais ce triste tableau, plutôt que nous affoler, nous fait souvent sourire. le ridicule et le cocasse sont récurrents et les passages décrivant les trips et autres films que se font les personnages sont vraiment tordants.
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