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Critique de Cath36


Se référant au livre de Xavier de Maistre, "Voyage autour de ma chambre", Emmanuel de Waresquirel nous propose un délicieux voyage dans son enfance, sa famille, les lieux où il a vécu et vit encore, et les rencontres qui l'ont marqué dès son plus jeune âge. Issu d'une grande famille et ayant notamment pour aïeule Germaine de Staël, nous remontons le temps à sa suite, en quête de rencontres autant que de racines, de grandes figures qui lui ont donné cette passion pour l'histoire qui est la sienne, dans cette mémoire familiale qui fige pour toujours ce qui a été : "Tout conjurait à l'immobilité : l'isolement, l'absence d'enfants de mon âge, la vieillesse des choses et la régularité du temps...On ne devient pas historien sans une sensibilité particulière au temps. Cette impression, héritée de mon enfance, d'un temps qui ne passe pas, devait plus tard faire de moi, dans la famille bigarrée des faiseurs d'histoire, un somnambule." Entre éducation à l'anglaise, contacts avec la nature, et culte d'ancêtres héroïques ou excentriques, vacances dans le Var, dans une atmosphère ouatée, le petit Emmanuel découvre la vie avec bonheur et l'école avec horreur.
Ce livre qui va et vient au gré de la mémoire et procède par petites touches, rempli de références littéraires et cinématographiques qui donnent aux souvenirs une portée concrète comme la marche fait apparaître un paysage bien réel au-delà des brumes est un merveilleux pèlerinage à la recherche de l'enfance : "nos premières années nous hantent et pourtant c'est à peine si nous les distinguons.", un bel hommage à ceux qui l'aidèrent à se construire, un récit poétique et délicat dans lequel Waresquirel ne parle de lui que pour mettre les autres en valeur, dans cette exquise politesse qui cherche toujours le meilleur de ce qui l'entoure.
Un grand merci aux éditions Tallandier et à Babelio pour ce livre dont j'ai savouré la magnifique écriture, appréciant particulièrement les portraits des personnages décrits, et cette atmosphère un peu "grand Meaulnes" qui garde aux souvenirs tout leur délicat mystère : "chaque saison à ses silences. Ceux de la fin de l'été sont plus denses et plus opaques que les autres... Ils semblent descendre de très haut et comme venir de très loin...tels les messagers du temps, pour nous prévenir de nos passions."
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