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Citations sur Ma Jeunesse à Montmartre (8)

Il ne peignait que des chats. Il rêvait, dans ce domaine, de dépasser Steinlen. On le voyait sans cesse à l'affût pour attaquer les chats, les tuer et ensuite les peindre, après leur avoir donné des attitudes naturelles avec des supports en bois. Je crois que, dans l'intimité de ces cadavres de chats pourrissants, il finit par perdre la raison.
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Au coin de la rue des Martyrs, au cirque Fernando, triomphait le fameux clown Medrano Boum Boum et au Divan-Japonais affluait un public pressé d'assister au Coucher d'Ivette. Peut-être ai-je croisé, sur le boulevard Rochechouart, un petit bonhomme contrefait à la barbe noire, aux lèvres trop épaisses, qui s'en allait à petits pas sur ses jambes trop courtes en jouant avec sa canne qu'il appelait son "crochet à bottines", Henri de Toulouse-Lautrec.
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Mon père avait une jument, Léa, qui était de la famille. C'est elle qu'on attela au corbillard qui le mena au cimetière, conduite par Kuntz, notre vieux cocher alsacien, qui avait fait la guerre du Mexique dans les hussards. Peut-être y avait-il rencontré le douanier Rousseau, alors musicien dans la Garde.
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Dans les rues, les camelots, après avoir fait des feux de joie avec le numéro de L'Aurore qui publiait le fameux J'accuse d'Emile Zola, vendaient le Psst !... de Forain et Caran d'Ache et chantaient des complaintes que nous retenions vite. Je me souviens d'avoir, pour faire honneur à des parents de province, cru bon de les accueillir en chantant en chœur, avec mes frères :
Y'a pas d'erreur, Dreyfus est seul coupable
Il a beau pleurer, crier, supplier,
Il y restera, dans son îlot du diable.
Il y restera, jusqu'à ce qu'il crève du choléra.

Or, ces parents étaient dreyfusards, et nous reçûmes ce jour-là quelques taloches, absolument méritées, car cette chanson était odieuse, comme aussi ce refrain :

Le voilà, l'gros Zola
Ah, ah, ah !
On n'sait pas trop c'qu'il a.
Ah, ah, ah !
De la rage il crèv'ra,
Ah, ah, ah !
Ou bien du choléra,
Ah, ah, ah !
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Le collège se divisa en deux camps et les surveillants avaient fort à faire pour que la cour de récréation ne devint pas le théâtre de batailles rangées. Les beaux parleurs répétaient les propos qu'ils avaient entendus chez eux, car il n'était pas de famille, aussi paisible fût-elle, qui ne fût en proie à la guerre civile. On avait remis à la mode le langage des fleurs. Les œillets rouges étaient nationalistes et déroulédistes, les œillets blancs royalistes, et les bleuets antisémites. Nous arrivions en classe avec ces fleurs séditieuses à la boutonnière et les professeur, pour ravager ce jardin subversif, faisaient pleuvoir retenues et consignes.
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C'était une fille aux cheveux très noirs, à la peau presque cuivrée, au type espagnol très marqué, ce qui s'explique par le fait qu'elle était née à Besançon. Cela n'est pas un paradoxe. Le cas est fréquent en Franche-Comté. Besançon, "vieille ville espagnole", a gardé le souvenir des soldats qui l'ont occupée pendant des siècles.
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La guerre a fait de terribles ravages, frappant André Godin et Richard de Burgues, mes amis de collège, voués au plus bel avenir et qui, au temps du Lapin, étudiaient le droit ; frappant Tristan Franconi, qui alors n'avait pas encore écrit La Rue des Canettes, rapin farouche, méchant, anarchiste, antimilitariste ; il devait mourir lieutenant, la tête emportée par un obus, en conduisant sa section. Une voyante lui avait prédit qu'il aurait la tête tranchée ; nous, on croyait que ce serait la guillotine !...
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Je ne sais plus si c'est lui qui avait imaginé de transformer Le Cid en opérette, en chantant les vers de Corneille sur des airs de caf' conc' alors à la mode. L'effet était curieux. Les stances de Rodrigue sur l'air du cake-walk, en particulier, obtinrent un vif succès.
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