Dans ce roman choral aux multiples facettes, nous pénétrons dans la petite ville de Juliet, aux côtés du jeune Lee, de Norval, le banquier, et sa femme Lila, de Hank et Lynn, les gérants de l'Oasis Café, de Willard, le propriétaire du dernier drive-in, ou encore de Vicky et Blaine ainsi que de leurs six enfants. Dans cette petite bourgade perdue dans le désert du Canada, où l'on ne compte qu'un millier d'habitants, les jours passent et se ressemblent. Chacun se débat au quotidien pour surmonter ses problèmes : la solitude, les dettes, la rudesse du climat, les non-dits, l'isolement du reste du monde… Mais, malgré les difficultés, chacun reste fidèle à cette terre qui l'a vu naître et l'a élevé. Au début, je me suis demandé sur quel genre d'ouvrage j'étais tombée… Où
Dianne Warren cherchait-elle à m'emmener ? J'avais l'impression de lire un recueil de nouvelles, sans que celles-ci soient véritablement achevées. Ce n'est qu'à la page 77, lorsque l'on retrouve Lee, que l'on comprend que le cycle n'est pas terminé, et qu'au contraire, il ne fait que commencer… L'auteur nous décrit avec finesse toute une galerie de portraits observés dans leur quotidien. Très vite l'on se prend d'intérêt pour la vie de ces gens et l'on s'attache aux différents personnages qui nous sont présentés. Les portraits se succèdent, morcelés comme dans un puzzle, pour finalement s'imbriquer les uns dans les autres et former un tout cohérent. On voyage ainsi dans l'intimité de chaque maison, passant d'un voisinage à l'autre, heureux de pouvoir assembler les diverses informations récoltées durant la lecture. Mais le voyage ne s'arrête pas là ! L'exploration passe aussi par la découverte de cet environnement, à priori hostile à l'homme, avec ses grandes étendues de sable, ses cactus, son soleil tapant et ses nuits glaciales.
Dianne Warren nous offre une véritable plongée dans cet univers rural et fascinant, au quotidien si éloigné du nôtre. Finalement, «
Cool Water » s'avère être un roman plaisant, plein de charme et d'humanité, malgré la rudesse de la vie qu'il décrit. Je remercie vivement Libfly et les éditions
Presses de la Cité pour cette agréable découverte, faite dans le cadre de l'opération « On vous lit tout ! ».