AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'affaire Maurizius (9)

Comment peut-on supporter cela ? Et tout le monde continue à vivre, ceux qui prétendent ne plus le pouvoir comme les autres, et moi aussi. Que fait-on de la justice ? Existe-t-elle même ? Ne se l’imagine-t-on pas seulement comme les gens pieux s’imaginent un paradis ?
Commenter  J’apprécie          515
" ... il lui semblait...voir une disproportion odieuse entre la faute et le châtiment, l’une étant insignifiante et l’autre inhumain. "

(page 37).
Commenter  J’apprécie          200
"M. d'Andergast comprend peut-être le muet langage dont se fait l'interprète ce garçon de seize ans, porte-parole de l'esprit négateur et incrédule de sa génération, esprit contaminé par la maladie et l'anarchie ambiantes ! C'est un accès de colère accumulée en lui qui l'a amené à cette ardeur tactique. Preuves, exemples, explications, peine perdue que tout cela. Les ténèbres ne deviennent pas lumière parce qu'on a mobilisé contre elles une armée d'arguments. La lumière ne peut convaincre les aveugles-nés, ni frapper les aveugles volontaires. Cet esprit nouveau dont ils radotent, dont ils se réclament, où est-il ? En eux, disent-ils. Il n'y a ni nouvelle école, ni ancienne école. L'homme, sa carrière, sa naissance, sa mort, rien n'a changé depuis six mille, soixante mille années. Être éphémère et vouloir faire de chaque lustre une époque, quelle folie ! moins ils sont par eux-mêmes et plus ils espèrent du temps; c'est toujours le torrent qui fait mouvoir leurs moulins bavards, et ils s'imaginent en avoir modifié le cours parce que leur roue tourne elle aussi dans ses eaux."
Commenter  J’apprécie          50
Voilà le mal : quand un juge condamne, il condamne en homme un autre homme, et cela ne devrait pas être. (...) Un homme n'a pas le droit d'en juger un autre " (...) " Celui qui punit se ment à lui-même et s'imagine ainsi qu'il est sans péché.
Commenter  J’apprécie          40
A-t-on jamais vu depuis que le monde est monde une guerre avoir une cause juste ? A-t-on jamais vu un général livrer ses batailles pour la justice ? Un de ces célèbres voleurs de territoires ou de ces exterminateurs d’hommes être obligé de rendre des comptes autrement que lorsque son entreprise avait échoué ? Je vous invite à réfléchir un peu aux rapports, j’allais dire à la parenté, qui existe entre l’idée de droit et l’idée de vengeance.

Quand et où, dans l’histoire, avez-vous vu des empires, des religions se fonder, des villes se bâtir, la civilisation se répandre à l’aide de la justice ? En connaissez-vous un exemple ? Moi, je n’en connais pas.

Où est le pilori qui fera expier le massacre de dix millions d’Indiens, l’empoisonnement par l’opium de cent millions de Chinois, ou l’esclavage auquel ont été réduits trois cent millions d’Hindous ? Qui a arrêté les navires bondés d’esclaves nègres qui, du seizième au dix-neuvième siècle, traversèrent l’océan d’Afrique en Amérique en longues caravanes ? Qui lève le petit doigt en faveur de centaines de milliers d’hommes qui s’usent dans les mines de cuivre du Brésil ? Où est le juge qui entreprendra de punir les pogroms de l’Ukraine ? Voulez-vous d’autres exemples ? J’en ai à votre disposition.

Vous allez me répondre que votre idéal moral le plus cher et le plus secret est justement de croire qu’il faut y remédier, qu’il faut réformer le monde ! Turlututu !.. On ne remédie à rien, on ne réforme rien. Je dis ‘’on’’, parce que les hommes ne peuvent rien. (pp. 591-592)
Commenter  J’apprécie          30
Le mal n'est ni comploté ni voulu; il est là, tout simplement. Les faces sont ravagées par tous les vices imaginables. Pas de front, des mentons coupés d'un coup de sabre. Tous les sujets d'observation pour la pathologie criminelle. On peut se demander s'ils possèdent ce qu'on nomme une âme. Destinés au mal dés la naissance, c'est d'après leurs convoitises qu'ils mesurent le prix de la vie, et ils apprécient les choses de ce monde d'après le danger qu'ils courent pour les acquérir ou les détruire. La loi ? Un chiffon de papier. Les devoirs envers l'état et la société ? On s'en fiche. La religion ? Idem. Les moyens d'existence ? Une garantie contre la police. La prison ? Chose toute naturelle. L'amour ? Les filles de joie manquent-elles ? Le chagrin ? Saoule-toi, imbécile. Parents, femme, enfants ? Quelles balivernes ! Cela mérite un coup de pied au derrière. Dissolution ! Ténèbres ! La fin de tout.
Commenter  J’apprécie          20
Il devine que rien ne presse avec celui-ci, il dit tranquillement : "Un juge est tenu de me démontrer ma culpabilité, mais que je doive lui démontrer mon innocence, si cela m'est impossible, voilà qui va contre le sens commun. Il y a des nations qui ont compris cela depuis longtemps, voilà pourquoi elles sont grandes. L'excellence d'une nation est proportionnée à l'excellence de sa justice."
P. 316
Commenter  J’apprécie          20
Etzel accorda qu'il était jeune, en effet ; il dit son âge et y ajouta cette remarque quelque peu audacieuse, qu'il n'avait pu jusqu'ici se convaincre que le nombre des années suffisait à préserver le monde de la sottise et de la vulgarité.
P. 83
Commenter  J’apprécie          20
Les geôliers ont leur amour-propre professionnel. Ils se sentent responsables non seulement du détenu, mais de la maison, de la muraille, de la grille, de la porte, de la serrure et des clefs. Et pour finir, le gardien lui-même n'a plus de liberté.
P. 39
Commenter  J’apprécie          21




    Lecteurs (121) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz: l'Allemagne et la Littérature

    Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

    Hoffmann
    Gordon
    Grimm
    Marx

    10 questions
    416 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}