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Cette allégorie de la mort, enveloppée d'un suaire et agrippée à un symbolique Ibis, plane sur l'album dès les premières pages. Qui suit-elle ? Une poignée de marcheurs de tous horizons – fauves, batraciens, pachydermes et autres léporidés qui avancent sans se retourner, ou presque. La mine grave, le dos courbé par la fatigue, ils vont de l'avant à travers les ténèbres, avec beaucoup de dignité, ne s'arrêtant que pour reprendre des forces. On ne connaît pas les raisons de leur exil ni leur destination, chacun est unique. Et peu importe. Ce qui compte et que l'album montre avec force, c'est le désarroi, à l'image de cette petite valise dérisoire restée au bord de la route. Et le caractère complètement désespéré de cette course contre la mort.

Ces illustrations sont incroyablement puissantes. J'ai été tellement chamboulée par ces pages que j'ai hésité à les montrer à mes garçons. Je n'étais pas sûre qu'ils seraient prêts à entendre les réponses aux questions qu'elles ne manqueraient pas de susciter, que je serais capable de formuler ces réponses à hauteur d'enfant. Mais je sais bien qu'ils perçoivent les grandes questions sociales, qu'ils sont d'ores et déjà confrontés concrètement à la situation des migrants, notamment parce qu'ils ont eu à plusieurs reprises des camarades de classe issues de familles réfugiées. La littérature jeunesse permet souvent d'aborder les sujets les plus difficiles plus aisément que de manière frontale.

Souvent, mes enfants sont décontenancés par les albums sans texte et insistent pour que je trouve quand même quelque chose à dire. Une fois n'est pas coutume, nous avons parcouru Migrants dans un silence assourdissant. « Où sont les parents de l'éléphanteau ? », a simplement demandé mon cadet en tournant la deuxième page, rassuré de constater ensuite qu'un éléphant adulte se trouve bien là. Un peu plus loin, son frère : « Cela me fait penser aux migrants qui essaient de traverser la Méditerranée ». Rien à ajouter, parfois des images valent mieux qu'un long discours.

Un album récompensé par le prestigieux Prix Sorcières qu'il est urgent de faire lire. Des êtres humains continuent de périr chaque jour dans l'indifférence quasiment générale. En les représentant dans toutes leurs couleurs sur fond noir, Issa Watanabe met en lumière ces invisibles.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Un album sans texte comme on les aime en littérature jeunesse : percutant, esthétique, de l'art qui exprime plus que les mots sur un sujet grave, d'actualité sur l'immigration. A travers l'anthropomophisme où tous les animaux sont représentés, tous les profils de migrants peuvent se retrouver avec en similitude cette peur de la mort, ce voyage de survie dans le noir....percutant de beauté esthétique chaque page verra le récit du lecteur, permet de poser des mots, de dépasser les clichés et de mener sa propre réflexion. Cet album est un point de rencontre et de dialogue avec l'adulte pour personnaliser les discours, la lecture et les besoins de compréhension d'un sujet souvent perçu par l'enfant par les images chocs de l'actualité. 
Lien : http://www.liresousletilleul..
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"Silence." : le poids des illustrations, le choc du silence.

Un album coup de poing, un album coup de coeur

Une pépite, le support idéal pour aborder un sujet qui me tient à coeur avec mes filles : les migrants, les laisser mettre leurs mots sur ces magnifiques illustrations et juste les guider au mieux, les accompagner.

Il n'est pas nécessaire d'en dire plus, je vous invite vraiment à découvrir et à partager autour de vous toute la beauté, la tristesse, l'espoir et l'humanité qui se dégage de cet album.
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Un album sans texte juste magnifique autant qu'effrayant...
Sur des pages au fond noir, se détachent des personnages aux couleurs vives, des personnages qui marchent, encore et encore, qui se posent où ils peuvent, qui traversent la mer, où certains se noient, et les survivants reprennent leur marche, encore et encore, suivi par la mort...
Ces personnages sont symbolisés par des animaux, éléphants, lapins, tortues, rhinocéros, renards, oies, canards, cochons, c'est une métaphore sans ambiguïté du voyage tellement périlleux de ces gens qui fuient la guerre et la misère, risquant leur vie pour ne trouver souvent qu'une autre misère au bout du calvaire.
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Un livre renversant, bouleversant et tristement d'actualité.

Sans la moindre parole, tout en dessins, il arrive à véhiculer beaucoup d'idées et d'émotions. Surtout pour des adultes déjà sensibilisés à la dureté des parcours migratoires.

C'est poétique et sombre, très noir, avec un côté Tim Burton. Sans violence affichée cela fait quand même comprendre la détresse.

Je pense que cela peut-être un bon moyen, sans risque de choquer, pour aborder l'exode, l'exil, la xénophobie et la main tendue.
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Migrants est tout simplement une immense claque. Cet album jeunesse (mais qui parlera également aux adultes) aborde le sujet des migrants, leur voyage, la difficile traversée en mer, l'arrivée sur une nouvelle terre, vers un nouvel avenir. Ces migrants, enfants, adultes, vieillards, sont représentés sous les traits d'animaux de différentes espèces. le groupe marche dans le noir, la tête baissée, le regard apeuré... Et la Mort les guette, attend son moment. le choix de se concentrer uniquement sur les illustrations (absolument sublimes), sans intégrer de texte, est hyper pertinent et permet une réflexion beaucoup plus intense et personnelle sur cette actualité tragique. Cet album est lauréat du Prix Sorcières 2021 catégorie fiction et c'est amplement mérité !!
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la caractéristique de ce livre est de n'avoir aucun texte.
bâti comme une animation, tourner les pages revient à traverser la mer
c'est beau, c'est triste
des animaux habillés, avec de petits bagages, symbolisent tous les migrants
le fond noir, le choix des couleurs, la qualité graphique rendent ce livre très artistique

n'hésitez pas, regardez le
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Cet album est à destination de la jeunesse et des adultes, c'est un ouvrage d'une grande sobriété. Un album sans texte, en couleur sur fond noir.
Une simple dédicace de l'auteur : «A ma fille, à ma mère, à ma grand-mère ».
Les personnages sont des migrants, tous différents, des adultes, des enfants, des vieillards, représentés sous les traits d'animaux de différentes espèces, animaux exotiques ou familiers.
« C'est l'épopée humaine, âpre, immense – écroulée » tel que décrite par Victor Hugo, ici mise en images sans paroles, ni commentaires. La mort les suit et les accompagne, avec son manteau fleuri et sa petite valise. Elle chevauche un ibis et traverse sans embûche les épreuves.
Le groupe solidaire et bigarré poursuit sa progression, se souciant les uns des autres, à pied à travers une nature rude et belle. La vie quotidienne s'organise.
La dernière image est un arbre qui abonde de fruits et de fleurs. le groupe est arrivé, bien que tous n'y soient pas parvenus, à accoster dans un nouvel Éden.


Après avoir acquis cet ouvrage, nous avons décidé, avec les bénévoles de la médiathèque, de le coter en « 909 », (Histoire universelle , civilisation ; histoire générale des civilisations, des groupes ethniques et raciaux, du monde). Cette classification nous semblait la plus juste, elle a fait l'objet d'une discussion riche et argumenté.


Il est notre coup de coeur ; pour son caractère intemporel et universel.

A partir de 7 ans.
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Watanabé, pourquoi j'imaginais un vieil homme japonais dessinant à l'encre de Chine ? Issa watànabé est une pimpante illustratrice espagnole.

Silence.
Pas de texte avec ces illustrations.

Un groupe d'animaux : un lion, un toucan, un cochon, un éléphant, un lapin, une grenouille.

.....Et en retrait : la petite mort dans sa robe fleurie, une petite valise à la main.




Silence. Un si bruyant silence. J'entends les pas, les pleurs et la peur.

Silence dû au poids des illustrations ; de la force des illustrations sur ce sujet si peu abordé : les migrants et leurs périples.

Lourde, lourde est l'agoisse liée à cette fuite et cette Petite Mort si pressante qui accompagne, symbole par la façon de tenir une main la mort, plus simplement abordable, plus "facile"?



Je pense que nous pourrions passer des heures sur chaque image. C'est beau, si terriblement beau.

Une explication de texte sur une actualité souvent oubliée, occultée plutôt alors que nos noms sont polonais, portugais, espagnols, que nous sommes si fiers de nos origines lors des matchs de football. Et que nous oublions ce même périple, que nous devrions pouvoir nous souvenir d'un passé commun.

Lien : https://adacharlie.wixsite.c..
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Migrants, Issa Watanabe, La joie de lire, 2019,

Ils marchent, la tête basse, le regard sombre. Ils se dirigent vers un ailleurs qui n'est pas visible. Ils sont tous différents, lièvres, éléphant, girafe. Mais ils empruntent la même route, réunis par l'exil.
Migrants a obtenu un prix sorcière, amplement mérité!
Lien : https://www.litterature-enfa..
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