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Critique de BazaR


BazaR
14 septembre 2017
Pour une fois je commence par les remerciements.
Mille MERCIS à Apophis pour sa critique sur ce recueil de nouvelles de Peter Watts. Il le définissait comme le livre SF de l'année 2016, et je l'ai effectivement trouvé excellentissime.
Et bravo aux éditions le Bélial' et Quarante-Deux pour avoir conçu ce bel objet.

Bien qu'ayant siroté le recueil sur plusieurs mois, j'ai ressenti une forte unité dans ces textes pourtant variés ; une espèce d'ambiance commune qui se joue des débuts et des fins. Cette atmosphère, quoiqu'en dise l'auteur dans sa postface, fleure la dystopie.
Assurément l'être humain ne domine pas la situation ; même quand il surfe sur les ondes gravitationnelles son sort n'apparaît pas enviable ou son comportement laisse à désirer. Souvent on le voit confronté à des choses étrangères et étranges – dont Peter Watts aime parfois bien nous faire partager le point de vue – aliens, machines ou IA, dont les modes de pensées ne peuvent qu'être passablement traduits par l'auteur mais qui partagent avec nous la soumission à la sélection naturelle. La vie est un combat pour tous. L'adversité stimule la créativité et aiguillonne le progrès. Quelle que soit l'épaisseur de notre couche de vernis civilisé, le reptilien tapi au fond de nous reste aux commandes en fin de compte.

Mais le pire du pire de la dystopie, chacun de nous peut finalement le rencontrer au coin de la rue. Aussi puissantes que soient les constructions futuristes et aliens de Watts, ce sont les horreurs bien réelles qui m'ont frappé : une telle qui a été violée par son père étant enfant, un tel qui résiste chaque jour à ses tentations pédophiles, tel autre se voit avantagé dans une mission parce qu'il est psychopathe, etc. Peter Watts l'explique dans sa postface : l'homme étant ce qu'il est et ayant mené sa planète dans l'état où elle se trouve aujourd'hui, comment voulez-vous définir un point de départ réaliste à une histoire qui ne mène pas à une dystopie ?

L'auteur est un scientifique et il imprègne sa prose de science et de technologie, mais jamais il ne les laisse prendre le lead du récit. Les ressorts fondamentaux sont profondément émotionnels. Peter Watts manie à merveille la métaphore ; il déborde d'imagination pour couvrir la science de couches sucrées plus faciles à digérer. du grand art.

Bien qu'averti, je ne m'attendais pas à une telle qualité. Peter Watts est un formidable novelliste. Avec Robert Charles Wilson et Guy Gavriel Kay, le Canada peut décidément s'enorgueillir de posséder des auteurs de l'imaginaire particulièrement féconds et talentueux.
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