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Critique de beatriceferon


On boucle le tournage de la série très populaire « Au premier regard ». Vanessa quitte Kevin sur les mots : « J'ai besoin de faire le point sur ma vie et sur mon coeur. ». C'est là que la réalité rejoint la fiction, puisque la vedette, Vanessa Blue, abandonne le tournage. Elle part sur Belle-Ile, où sa mère avait vécu, lorsqu'elle était jeune. Elle veut essayer de donner un nouveau tournant à sa carrière, mais aussi de recueillir des informations à propos de son père, qu'elle n'a pas connu.
La composition et la trame de ce roman graphique sont assez proches du précédent, « Ouessantines ». Il y a, comme dans celui-ci, de vieilles dames aigries et menaçantes, une histoire ancienne qui refait surface, une jeune femme qui veut oublier une déception amoureuse et vivre une nouvelle vie, une chute de la falaise, un fantôme.
Pourtant, il y a, dans « Belle-Ile en père », quelque chose d'original. Plusieurs chapitres sont consacrés à Sarah Bernhardt, qui fut un monstre sacré, adulée à son époque et vint s'installer sur Belle-Ile, dont elle s'était éprise. Elle était connue pour ses caprices de star, comme se promener avec un singe ou un serpent, faire creuser une mare et y placer des grenouilles, pour être bercée par leur coassements, organiser des fêtes somptueuses, avec des invités prestigieux, tels que le roi d'Angleterre. Comme elle, Vanessa Blue est une vedette adorée du grand public, comme pour elle, un comité d'accueil l'attend pour organiser une fête en son honneur. Mais, comme elle, Vanessa/Rozenn (c'est son vrai nom) veut seulement la paix et la tranquillité.
Ce roman nous montre plus de décors que dans « Ouessantines », surtout dans les chapitres consacrés à Sarah. On nous raconte quelques légendes, comme celle des menhirs Jean et Jeanne, transformés en pierre par une sorcière. le traitement des visages s'est amélioré. le découpage est traditionnel, mais parfois, des dessins sont sans cadre, comme l'épisode de l'arrivée d'Aymeric à la fête de Vanessa. Peut-être parce qu'il ne sait pas se contrôler ? Quelques passages sont uniquement dans des tons de gris, avec des silhouettes pour figurer un épisode nocturne, et la plupart des chapitres se terminent par un élément inattendu : la couverture d'un magazine people, le chapeau de Sarah, un papier plié mentionnant une adresse ou un vieil article découpé dans un journal.
Le volume se referme sur un beau dossier qui donne envie de visiter l'île et nous en apprend certaines particularités : l'origine du nom, de quoi vivaient les habitants, pourquoi il ne reste pratiquement aucun mégalithe.
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée. J'avais vu une émission consacrée à Sarah Bernhardt (« Sarah Bernhardt, la dame blanche de Belle-Ile », une maison, un artiste) qui réservait une large place à sa demeure de la Pointe des Poulains. J'aime beaucoup la Divine et j'ai lu plusieurs ouvrages qui lui étaient consacrés. Malgré cela, ce roman m'a permis de découvrir des choses que je ne connaissais pas, notamment son étonnante ménagerie, dont le serpent et le crocodile effrayaient les autochtones, ou les bienfaits dont elle avait comblé l'île chère à son coeur, en permettant de créer une boulangerie coopérative, par exemple.
Ce récit m'a donné envie d'aller voir cet endroit de mes propres yeux.
J'espère que les auteurs ne s'arrêteront pas en si bon chemin et qu'ils nous régaleront de nouveaux volumes consacrés à d'autres îles françaises.
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