J'avais été assez déçue par le premier tome et malheureusement, je n'ai pas plus apprécié le second... Déjà, je dois admettre que d'entrée, j'ai recommencé à jouer au jeu du "alors de quel bouquin ça vient ?" mais j'ai rapidement arrêté, d'une part parce qu'il y a trop trop de références pour toutes les citer et d'autre part parce que j'ai eu un réel problème avec l'héroïne que je trouve tout bonnement insupportable ! Je sais que l'auteure se plait à la présenter comme une femme forte ( à vue de nez je dirais, type
Scarlett O Hara) mais elle n'a rien d'une femme forte : Angélique passe son temps à geindre et se laisse même mourir en début de roman... (au passage, gros anachronisme sur la paleur causée par l'enfermement d'Angelique : tout son entourage trouve ça dommage qu'elle perde son hâle alors qu'à l'époque, la jeune fille sudiste de bonne famille devait justement être le plus pâle possible, toute personne ayant vu Mama gourmander Scarlett pour qu'elle prenne son châle dans Autant en emporte le vent sait ça...). le comportement d'Angélique (lorsqu'elle ne se laisse pas mourir) est tout aussi énervant... Elle est impolie ( non, je ne la trouve pas délicieusement insolente et spirituelle...) et j'en suis venue à éprouver de la compassion pour sa mère ( dont le personnage est exagérément méchant, tellement que ce n'est pas crédible une seconde) et à comprendre qu'elle souhaite à ce point se débarrasser de Miss chérie à papa. Sur le début j'enchaine avec le chien... sérieux elle est si forte qu'elle a besoin d'un chien de garde ? Quand aux paragraphes sur les pensées de toutou et ses délires sur "la meute" je les ai trouvés aussi inutiles que puérils. J'ai trouvé Angélique de plus en plus insupportable à mesure que je progressais dans ma lecture : déjà une chose m'a "choquée", cette fille n'est heureuse que quand elle est entourée de gens qui ont les moyens de lui faire des cadeaux très chers... ( en fait elle est heureuse dans le premier tome avec les riches Darcy et dans le second quand elle s'installe chez les Carter : les Smith ne lui faisaient pas de cadeaux, ça ne lui plaisait pas : cette fille est vénale... ok vous me direz
Scarlett O Hara l'est aussi, mais ELLE elle a une raison, elle a crevé de faim pendant la guerre, bref ). le passage où elle rencontre le roi est l'un de ceux que j'ai le plus détesté du roman : pas crédible, et tellement énorme que ça m'a énervée... S'ensuit les retrouvailles avec Lord Darcy et le moment où elle geint en lui reprochant de l'avoir laissée seule ... (oui Mme est narcissique, tout tourne autour de sa personne) ho réveille toi poulette, il ne te doit rien ! Sur les confrontations avec Lady Rosalie, la première et la seconde m'ont semblées aussi cousues de fil blanc l'une que l'autre, idem pour la prise en otage des bandits (ouiiiii super Angelique se bat comme comme un homme, elle est si exceptionnelle, elle sait tout faire et n'a pas peur : elle n'a que deux neurones ma parole!) . le développement sur Lord Darcy en revanche m'a plu : j'ai aimé son histoire avec Rosalie, mais la réaction narcissique d'Angelique m'a une fois de plus gâcher mon plaisir ("ho si j'ai pu surmonter mon passé, vous surmonterez ça aussi" : sinon Angelique as-tu pensé à ne pas tout ramener à toi et à vraiment te soucier des autres ???). L'utilisation de
Jane Austen m'a également déplu, j'ai trouvé ça déplacé et je l'ai plus vu comme une tentative assez lourde de convaincre le lecteur que son Darcy et Angelique vivent la même histoire que Darcy et Lizzy... (je suppose que la réelle intention de l'auteure est de rendre un hommage à Jane mais dans le contexte de la lecture je ne l'ai pas perçu ainsi). L'incident Newgate m'a semblé complètement hors de propos (je me demande si cette loi existait réellement...) disproportionné et tombant comme un cheveu sur la soupe. Sur le reste, et bien Angélique n'est pas remontée dans mon estime... l'incident de la chasse était carrément hors propos et disproportionné, quand à l'importance qu'Angelique accorde aux choses (entre sa mère et sa perte) elle illustre parfaitement son sens des priorités et son égoïsme.
J'enchaine avec les problèmes de langage... il y a toujours autant (ou presque ) de "ho " et même un super "wahou" .... en plein milieu de tournures d'une lourdeur assommante telles que " il n'était point céans" (si je vois encore une fois le mot céans dans un livre ce mois ci je pète un plombs mdrrr).
Pour finir, j'ai eu beaucoup mal avec le style très très lourd, bourré de tics d'écriture, d'anachronisme, d'expression exagérés et peu variées ( ses magnifiques yeux verts, la Belle Américaine, la Belle Baronne, reviennent une bonne centaine de fois dans le roman) et de répétitions ... Là je me pose des questions : le roman a-t-il vraiment été corrigé avant d'être édité ? Ou est-ce que l'auteure est du genre intransigeant qui ne se remet jamais en question ? Je ne sais pas qui est responsable de ce résultat final mais je dois admettre que c'est limite pour moi... L'auteure ne me semble pas fermée aux conseils (enfin de ce que j'ai pu lire ça et là) mais d'un autre côté, c'est la première fois que je relève un tel problème de style dans un Valentina (et j'en ai lu pas mal !) Bref, en tous les cas moi je n'accroche pas du tout... Je m'en excuse auprès de l'auteure (dont en plus c'est la première publication) mais là j'ai vraiment le sentiment d'avoir lu un premier jet d'une histoire et non un roman abouti... Dommage que ce tome n'ait pas été plus travaillé !
Ce que j'aime : le passé de Lord Darcy. L'histoire de Margaret et Ashley
Ce que j'aime moins : le personnage d'Angélique : si le terme s'appliquait aux créations originales, je dirais sans l'ombre d'une hésitation qu'Angelique illustre parfaitement le terme "Mary Sue", le monde tourne autour d'elle, elle est fantastiquement belle, a un signe particulier ( ses fantastiques yeux verts dont l'auteure nous parle toutes les trois pages), réussit tout ce qu'elle touche (peinture, piano, dressage de chien.... bon ok pas la valse au début mais c'est parce qu'elle est soit disant tellement forte qu'elle ne veut pas se laisser conduire, après elle excelle of course), a une blessure profonde et l'auteure tente de nous faire croire qu'elle est forte alors que pour ma part j'ai rarement vu un personnage aussi faible. le fait que les autres personnages ne semblent pas avoir d'existence propre, ils ne sont là que pour louer/s'inquiéter/ admirer Angélique... (par exemple ses grands parents n'ont jamais envie de rencontrer leurs autres petits enfants .... ils ne posent même pas de questions sur eux)
En bref : Un roman qui a de bonnes idées de base mais qui souffre d'un manque de travail et d'une héroïne imbuvable. Les rebondissements accumulent les clichés de la romance, trop à mon gout, néanmoins, je pense que les vrais amateurs de romance y prendront plaisir.
Ma note
4,5/10
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