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Critique de Fifibrinda
Cet album – quasiment un roman graphique – pourrait être le préquel du roman Sally Jones, paru quelques mois plus tôt en français, alors qu'en Suède l'album précède le roman de 6 ans. On y rencontre Sally, la jeune gorille enfant puis adolescente en Afrique, et on l'accompagne dans ses rencontres humaines - souvent violentes, parfois pleines de tendresse – ou animales puisqu'elle tombe amoureuse d'un orang-outang. Le titre mentionne une grande aventure, mais on pourrait passer au pluriel tant Sally enchaines les péripéties, les vies, les rôles les plus variés. Elle apprend à lire, cambrioler, conduire, piloter … Elle connaît la violence, l'amour, la trahison, la captivité, l'abandon, l'amitié … Elle fait le tour du monde et, à chaque aventure, rebondit avec plus de force et de sagesse. Ce récit enchaîne images et actions, telles des séquences cinématographiques, mais il renvoie aussi à la grande tradition des romans d'aventure publiés en feuilletons, illustré dans un format et un style qui peuvent évoquer la presse de la grande époque des romans feuilletons. Et pour les jeunes lecteurs, nous nous situons dans la veine des grands romans d'aventures animalières, avec une dimension d'émancipation et de liberté individuelle bien dans l'air du temps.
