AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Seku


Le principal (et excellent) argument du bouquin, c'est l'audit d'une organisation maffieuse soucieuse de rentabilité par deux consultants pas au fait des activités illicites de leur client. L'application au trafic d'êtres humains des principes de gestion entrepreneuriale à l'ère de la mondialisation est un régal vénéneux, générant une jubilation qui confine vite au malaise. Parce que c'est noir, très noir, voire parfois gore vers la fin, et presque désespérant tellement, sous la farce, le fond est convaincant. On sent que Weigscheider sait de quoi qu'il cause, et on peut espérer que ça se limite à l'aspect merchandising.
L'écriture : elle est limpide et sert très efficacement, outre la description ironique des rapports humains en entreprise et/ou chez les tueurs professionnels, des scènes d'action quasi cinématographiques. On n'est pas loin du roman de genre (en l'occurrence, thriller) du Echenoz des débuts, à la narration désinvolte, mais sans les sporadiques pointes stylistiques qui peuvent (chez les puristes) apparaître chez maître E comme des affétéries.
A noter également : l'humour efficace des titres de chapitres, et tous les passages où un des deux consultants, Pierre, particulièrement misérable et à côté de la plaque, s'exprime à la première personne. Là, on se rapproche de "Gros Câlin" (Romain Gary / Emile Ajar).
Bref, merci au hasard total qui a mené ce livre de 2003 à s'échouer au pied de mon lit, en compagnie d'autres laissés-pour-compte d'un déréférençage de bibliothèque : commencé hier soir, pas pu dormir avant de l'avoir fini. Wow.

Commenter  J’apprécie          00







{* *}