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Critique de keisha


Comme l'image le montre, ce 'livre' se compose de cinq, dont l'on subodore qu'ils doivent former un tout. Face à cet OLNI (objet littéraire non identifié) mon coeur de lectrice intrépide a forcément battu plus fort, mais comment réagissent les médiathèques? L'une propose le coffret entier, quitte à laisser l'usager fouineur le demander lui-même, car identifié comme un seul livre et mis de côté. Les livres ne sont pas couverts, c'est risqué, je ne suis pas allée jusqu'à lire avec des gants, mais j'ai fait attention. L'autre a éclaté l'oeuvre en cinq livres empruntables un par un, casant d'ailleurs l'un en BD, les 4 autres sur le même présentoir. Avec le risque que l'on néglige une partie.

On peut lire dans l'ordre que l'on veut, mais j'ai choisi celui de la présentation de la quatrième de couverture.

Tout d'abord

Encyclopédies d'un Moi, par Paulette Blanchard, sous la direction de Louis de Neufville, Paris, 1881. Il s'agit du récit autobiographique imaginaire de Paulette Blanchard, jeune fille de la bonne bourgeoisie parisienne, où elle étouffe un peu, amoureuse de son oncle, refusant un mariage arrangé; épousant les idées du susdit oncle, elle va participer à la Commune de Paris. On la retrouve ensuite à l'exposition universelle de Vienne, puis au Japon, accompagnée d'un médecin japonais connu à Vienne.

Au fil des années, elle a écrit des carnets personnels, pour finalement les élaguer, les classer en entrées alphabétiques, en parties nommés alphabets, et finalement, en 1880, propose le tout remanié à l'éditeur Louis de Neufville.

Pour les titres et intertitres, il est fait usage de typographie très fin 19ème siècle, et le récit est illustré de dessins de la même époque. L'héroïne (fictive) a cependant entretenu une correspondance avec Kusumoto Ine (1827-1903), première femme médecin praticienne de la médecine occidentale au Japon (merci Wikipédia)

Son portrait est reproduit dans le roman


https://fr.wikipedia.org/wiki/Kusumoto_Ine
Assez naïve et plutôt sympathique, Paulette entraîne facilement le lecteur à sa suite, dans des aventures incroyables, mais bien documentées.

Puis vient

Jona Jonas Terrain vague récit

Jona Jonas est un trentenaire viennois , photographe et artiste, ayant vécu une relation avec Chantal Blanchard, plus âgée que lui (ce serait, on l'apprend par ailleurs, la descendante de Paulette). Un amour troublant et troublé, Chantal la climatologue part dans des directions inattendues, et voilà des semaines qu'elle a disparu. Une piste : elle serait au Japon, où part Jona. Il arrive en plein tremblement de terre, avec la catastrophe de Fukushima. Il fait la connaissance d'une certaine Abra, qui apparaît bien givrée, et rend visite à l'hôpital à un ouvrier de la centrale, complètement irradié.

Comme dans le précédent opus, la narration n'est pas si linéaire, on peut revenir dans le passé, qui éclaire le présent. l'écriture fait qu'on ne lâche pas, et l'histoire de l'ouvrier Satoshi est vraiment affolante, le besoin d'argent lui a fait passer outre le danger...

Puis

Cahiers Chantal Blanchard Septième cahier -novembre 2010 à mars 2011

Oui, la Chantal Blanchard ayant disparu, et dont on a appris qu'elle écrivait des textes en cachette de son employeur. Elle est visiblement très perturbée par la découverte d'un crâne dans une île du sud est de l'Asie (Gyokusendo),

On retrouve une lettre de Louis de Neufville, l'éditeur. On apprend ce qu'est devenue Paulette. "de 'Blanchard', les langues japonaises firent un 'Buroshiro', et plus tard 'Bushiro'. le dernier descendant serait un certain Bushiro Satoshi." (allons bon, il serait un descendant de Paulette?)

A la recherche du fameux crâne (trouvé par Paulette?) elle quitte Vienne, et voyage en transsibérien jusqu'au Japon. Une fois là ...

Cet opus propose de découvrir les pensées débordantes de Chantal et aussi des pages parlant de climatologie, géologie, astronomie, physique, chimie, etc. C'est fascinant (parfois copieux).

Les carnets d'Akio Akio Itô (transcription)

Akio est un gamin de neuf ans, il écrit ou plutôt il enregistre depuis le camp d'évacuation de Koriyama, 18 mars 2011. La date dit tout ou presque. Son père travaillait à la centrale, et père, mère, arrière grand-mère, un iguane et sa soeur Keiko habitaient une maison qui a pris bien cher lors de la grande vague! La survie s'est jouée à un cheveu. Akio est un petit bonhomme prolixe, sans doute avec un maxi QI, en tout cas il fait preuve d'intelligence, curiosité, connaissances diverses, avec une naïveté enfantine rafraîchissante. Ce sont ses transcriptions qu'écoute Satoshi, qui lui a sans doute sauvé la vie, d'ailleurs.

Pour terminer (!), un manga

Les îles heureuses

Abra Aoki

Texte de Philipp Weiss, dessins de Raffaela Schöbitz

On a déjà rendontré Abra, on sait qu'elle a perdu deux membres lors d'un accident, et elle souffre de douleurs fantômes. Bon, je fais court, je n'ai pas compris grand chose à l'histoire, mise en scène de délires(?), de souffrances, apparaissent furtivement Jona et Chantal, et l'Homme de la lune Satoshi.

Conclusion : lecteur curieux et intrépide, ce livre (en 5 parties) est pour toi. Prends ton temps, ne cherche pas à tout comprendre parfois, tu feras un voyage intéressant et original qui te mènera loin des sentiers battus.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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