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Critique de karkarot


Je ne m'attendais pas du tout à ce livre !
Le principe de l'histoire à tiroir, racontée de plusieurs point de vue me semblait géniale, le titre, long et cosmique m'inspirait une belle histoire, profonde et tragique.
Ce n'est pas cela que j'ai lu.

Tout d'abord, je n'ai pas compris le titre. J'ai cru à une traduction farfelue de l'éditeur, comme cela arrive souvent, mais non, en allemand c'est la même chose.
Où est le rire dans ce livre ? Peu, très peu, on rit très très peu vire quasi pas. Les narrateurs des différents récits sont tous liés par une étape de leur vie, un épisode, une particularité, un évènement, une ascendance, quelque chose. Il sont surtout tous névrotiques, déprimés, dépressifs et déprimants, malheureux, accablés par la vie, au bord de la rupture ou de la mort. On comprend qu'ils ne rient pas, en revanche ils regardent de l'autre côté du monde, ça oui.
Mais peut être devrais-je d'abord dire dans quel ordre j'ai lu ces récits. Feignants et fatigué, j'ai commencé par le manga d'Abra Aoki qui portait un titre enchanteur. Grosse claque, rien du tout, c'est un délire empli de noirceur et de tristesse, gluant et froid. Je me suis ensuite plongé dans l'Encyclopédie d'un moi de Paulette Blanchard, journal d'une bourgeoise qui fuit son milieu pourri jusqu'à la moelle pour se jeter dans le sbras de son oncle et de la commune, puis d'un japonais, enfin dans la gueule d'une crevasse, on ne sait ni comment ni pourquoi. Tristesse, désillusions empilées les unes sur les autres d'un bout à l'autre du monde, et même en haute montagne. Puis Jona Jonas m'a attiré, j'ai découvert un homme amoureux qui part à la recherche d'une femme avec qui il a une relation pour le moins non hétérodoxe et si l'on veut, farfelue. Lui même se cherche, se perd, va à sa perte en partant sur un coup de tête au Japon à la recherche de l'aimée. et fait des rencontres un peu étranges suite à une catastrophe. J'ai ensuite continué par l'autre Blanchard, Chantal, qui est en fait son arrière arrière petite fille (à Paulette). Peut être le pire: éco-anxiété à tout va, névrose puissante, autisme de haut niveau menant à un mépris de l'espèce humaine. Quelques passages scientifiques sont éclairants et intéressant, ils ne sont liés à rien dans l'histoire. Enfin et de façon en partie concomitante (j'avais oublié un volume au fond d'un sac), j'ai lu le journal d'Akio Ito, le récit d(un petit garçon manifestement un peu spécial et de sa petite soeur mutique seuls face à une catastrophe nucléaire... Ah non, ils ont aussi une vache, un iguane et un chien ! Les musiciens de Brême en mode nippon !

J'ai donc d'abord découvert les atrocités de la commune, le machisme de la société Meiji et les affres d'une femme qui essaie de vivre ses idéaux dans un monde qui les refuse. Enfin je dis découvert, je n'en ignorait rien, mais on vit cette découverte avec l'espèce d'oie blanche qu'est Paulette. Tout est noyé dans un romantisme à toute épreuve et un peu malsain avec la présence incestueuse de cet oncle ; peut être est-ce la façon dont la France du XIXeme siècle est perçut par les germanophones ? le manga m'avait laissé un peu pantois car en lui même il est assez obscur, et sans les clefs on n'en ressort que gêné et fourbu de tant de mal-être. Il serait peut être préférable de terminer par lui, ou du moins de ne le lire qu'après les histoires d'Akio Ito, de Jona Jonas et peut être même de Chantal Blanchard. Ensuite j'ai remis dans l'ordre les choses, et espéré des découvertes dans les autres morceaux, mais non, de très nombreux vides persistent, des questions restent en suspend et on se retrouve finalement avec un tableau très noir mais plein de trous, comme mangé par les rats, mais les trous sont sombres aussi. Alors, à moins d'être misanthrope et cynique, on ne rit pas. D'ailleurs, c'est bien Schopenhauer qui est le plus cité dans ce livre, ça veut tout dire ! Il ne manquait que Cioran mais il ne doit pas avoir traversé le Rhin dans ce sens !
Voilà voila, un peu déçu donc de ce projet qui m'emballait au départ, trop de sombreur pour moi, de vides laissés sciemment, je n'adhère pas.
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