The Young World

"Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, le temps est devenu une denrée assez rare..."

"Mais j'ai une théorie : si les gens savaient qu'ils n'étaient pas condamnés à brève échéance, peut-être ne se montreraient-ils pas aussi prompts au combat. Mettre sa vie en jeu se révèle plus facile quand la mort est au programme, quoi qu'il arrive."

"La langue a cette capacité à parfois vous faire de jolis croche-pieds. On n'arrive jamais à exprimer correctement ce qu'on a en tête, et chaque fois qu'on s'y essaie, on finit immanquablement par dévoiler quelque chose de soi."

"Quand bien même, ça restait étonnant de voir à quel point les vieilles habitudes avaient la vie dure."

"Les pensées n'ont rien à voir avec la réalité, on ne peut pas les envoyer balader comme n'importe quel connard venu frapper à votre porte. Elles ressemblent davantage à de l'eau, ou à du vent, ou à une odeur de brûlé - capables de dénicher la moindre fêlure pour s'immiscer dans votre esprit."

Mon wakizashi en main, je pars donc arpenter les galeries du musée, en quête de vieux amis.
Beaucoup des tableaux les plus petits ont disparu, de même qu'à peu près tout ce qui contenait de l'or. Mais Socrate continue à mourir devant moi, les paysans de Bruegel restent obstinément allongés dans leur champ. Le soleil éclaire encore la fille au pichet d'eau de Vermeer.
Ce serait tellement facile d'en voler un ou deux. Un petit coup de couteau sur les côtés, on enroule le tout et ça ferait de super poster au dessus de mon lit à notre retour au Square. Pour peu qu'on le revoie un jour.
À quoi bon. Voilà ce qui me traverse l'esprit à ce moment-là. Je sais, je devrais considérer tout cela comme l'héritage de toute l'humanité, ou une connerie de ce genre. Il faut que quelqu'un en reste persuadé. Mais rien ne semble avoir une
quelconque importance en cet instant, encore moins l'art.

"Ce n'est la fin du monde que si on se refuse à croire à la possibilité d'un avenir;"

"C'est le dernier truc à la mode : l'inutilité;"

"[...] l'exactitude d'un quelconque récit est inversement proportionnelle à la distance dans l'espace et le temps qui nous sépare dudit événement."

"Ils n'existent pas. Pas de méchante sorcière dans la vraie vie, ni de mentor avisé, ni de bonne fée, ni d'empire du Mal. Rien n'est blanc ou noir, tout est gris. Avec au moins cinquante nuances."