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Citations sur Les hommes violents (25)

Le concept de "femme battue" est une construction historiquement datée. Produit de la découverte de l'horreur par des femmes, mot-image des premières dénonciations, il a été accaparé par une société qui bien vite, pour se protéger, l'a transformé en une figure individuelle, sans rapport avec les conditions sociales qui expliquent l'émergence des violences masculines domestiques.
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Ajoutons, qu'à l'étude des dossiers d'instruction de cours d'assises, on s'aperçoit que beaucoup de meurtres auraient pu être évités. Sans doute faudra-t-il apprendre aux différentes forces de police à tenir compte de la menace de mort. Dans de nombreux dossiers "il aurait suffit" de croire la femme venue se plaindre, ou d'écouter le futur meurtrier clamer haut et fort sa souffrance et ses désirs de meurtre. Lorsque nous expliquons qu'à l'extrémité de la spirale de la violence, il y a la mort...Il ne s'agit nullement d'une volonté naïve de dramatisation.
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La musculature de l'homme est-elle plus importante que celle de la femme du fait de la nature ? Qui peut répondre concernant la nature dans la mesure où, socialement, hommes et femmes sont depuis plusieurs milliers d'années affecté-e-s à des tâches différentes. Chasse et pêche, travail salarié pour les uns, charge d'enfants, travail domestique pour les autres. Toutefois, nous pouvons empiriquement faire plusieurs constations. En dehors même de l'alimentation différenciée citée par Irène Lezine, tout est fait pour agrandir la différence "naturelle". Dans les sports, la règle est là aussi différente. Ce sont dans les sports où la mixité existe, tel le marathon, que les écarts de performance sont les plus faibles. Alors, dimorphisme culturel, produit de milliers d'années de ségrégation imposée, ou différences naturelles ? Tout se passe comme si la culture voulait à tout prix, sous des critères sociaux, esthétiques ou rationnels, nous imposer cette représentation sociale de la nature.
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Si nous acceptons comme définition de violence physique toute atteinte physique au corps de l'autre [...] qui, en France, en 1990, n'a jamais été victime de violence ? Qui n'a pas été éduqué au moins une fois par un marquage corporel, lui permettant d'intégrer les représentations sociales de la domination, de la force "supérieure" de L'homme sur la femme, de l'adulte sur l'enfant ? Et le pire, c'est que quels que soient les milieux sociaux, les convictions religieuses, politiques...la fessée, la claque restent à notre époque en France le moyen le plus facile, le plus commode et le mieux toléré pour "éduquer" les chères têtes blondes ou brunes.
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Il a peur de parler, d'exprimer ses émotions, de pleurer. Toutes ces attitudes sont associées au féminin et dévalorisées. Le masculin s'est constitué socialement en opposition aux autres catégories : enfant, femme. Seuls les hommes seraient capables de diriger le monde. Le prix à payer est la domination permanente. Tout homme sait qu'il y a peu d'éléments communs entre son discours de vainqueur permanent et sa propre pratique. Au regard de l'évolution des rapports sociaux, nous trouvons de plus en plus d'hommes qui, maintenant, s'autorisent à parler, voire à pleurer devant une femme, mais qui se l'interdisent encore avec d'autres hommes.
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La victimologie à des effets pervers. Elle crée le blanc et le noir, utilise des images fortes - la vie / la mort, le bien / le mal - pour expliciter le monde. Elle ne nous permet pas de comprendre. La victimologie nous présente une vision du monde sans lutte possible, sans révolte. Elle crée de la victime une image terne d'objet à plaindre. La vie, le social sont plus complexes que ça.
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Le discours de l'homme décline souvent l'amour en autant de scènes et de personnes que de désirs ou de besoins : la femme / mère avec qui l'habitude crée de la tendresse, un compagnonnage affectif ; la maîtresse, l'amie, la relation extérieure pour les désirs sexuels ; la prostituée ou la femme aperçue dans la pornographie pour le fantasme, le besoin solitaire ; les copains pour l'amitié virile...Les femmes, notamment chez les femmes violentées, fixent l'ensemble des sentiments, des désirs dans un être unique : l'homme.
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Il n'existe pas de type "homme violent" mais une combinaison d'effets psychosociaux due à l'appréhension par l'homme concerné de l'interaction entre la construction sociale du masculin et la relation conjugale.
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On trouve en effet peu d'études sur la sexualité masculine, sur les clients des prostituées, sur la pornographie vue au masculin. L'Etat patriarcal cache d'un voile opaque les pratiques sociales des hommes, en se contentant au passage d'encaisser les bénéfices du Minitel rose, des impôts sur les prostituées, des amendes données pour racolage sur la voie publique...
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La violence domestique est véritablement un langage. Elle montre qui se sent le plus fort et qui utilise cette représentation de sa "force" supérieure pour dire quelque chose. Les hommes violents multiplient dans leurs discours, quelle que soit la dénégation de leurs responsabilités, les marques de l'intention liée à leurs violences.
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