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Critique de iris29


Sorti en 1934 sous le titre “ Fear by night”, ce roman est à la fois extrêmement moderne, et extrêmement désuet..

On est à Londres, en 1932, et Ann Vernon, en une journée, voit trois événements arriver :
1/ Elle surprend la conversation de deux inconnus, projetant de se débarrasser d'une jeune femme encombrante, parce que, les empêchant de mettre la main sur l'héritage d'un vieil homme.
2/ Elle refuse la demande en mariage d'un jeune homme qu'elle connaît à peine, mais qui pourrait la sortir de l'extrême pauvreté dans laquelle , elle se trouve,( La famille de Charles, étant fort respectable, elle craint un accueil frigorifique. )
3/ Elle répond à un petite annonce qui lui parvient de façon mystérieuse et suspecte , ( mais , a-t-elle vraiment le choix ? ), et décroche un emploi de dame de compagnie d'une honorable octogénaire. Et très vite, elle part avec la famille de Mrs Halliday sur une île isolée en Ecosse.

Alors, si je parle de "désuet", c'est parce qu'il est rare dans la vraie vie (et facile dans un roman policier) que la pauvre héroïne tombe pile poil, sur la conversation de ses futurs meurtriers ( Agatha Christie a fait ça aussi , une fois...).
Mais ça offre aussi, un point de vue intéressant , dans le sens où le lecteur est d'emblée mis au parfum de ce que mijotent les "méchants" et l'auteur. C'est ce que Alfred Hitchcok affectionnait beaucoup. Il disait que cela intensifiait le suspens. On est au courant, on attend le moment où l'inéluctable va se produire et pendant tout ce temps, on a peur... L'effet obtenu étant plus intense que celui de la surprise parce qu'il dure plus longtemps.
Désuettes, mais non dénuées de charme et surtout , amusantes, les réflexions moralistes de l'octogénaire sur la place de la femme, dans la société, et surtout la façon doit se comporter Miss Vernon, si elle veut rester une jeune fille respectable ( et pas une horrible gourgandine !).
Désuette aussi, l'histoire d'amour, où une jeune fille se voit demandée en mariage, alors qu'elle n'a vu son potentiel futur mari, que deux ou trois fois dans sa vie..
Mais La Maison du loch est aussi très moderne de part son suspens (de dingue !).
Suspens renforcé par cet isolement de la maison, un décor qui offre presque un côté “huis-clos”. Un décor angoissant, hostile... On y vient en bateau, et la traversée est dangereuse. L'île est bordée de falaises , des rochers dévalent les pentes, Ann ne peut se fier à personne , à part peut-être , une domestique, dont l' accent écossais est à couper au couteau, comme le brouillard qui envahit parfois l'île.
Ce roman étant un one shot, il ne fait pas partie des séries consacrées à la vieille fille détective Miss Silver ou à l'inspecteur Lamb. Les deux héros ne devront compter que sur eux-même, s'ils veulent s'en sortir vivants..

Patricia Wentworth signe, ici, certainement son roman le plus original, le plus atypique et s'égare sur quelques pages, dans un style où on ne l'attendait pas : le fantastique.
Angoissant, oppressant, original, romantique, amusant, romanesque, désuet, charmant ...

Venez visiter La Maison du Loch, Ayez confianccccccce...
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