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Critique de Tiphrom


Que cela est décevant de lire le dernier paru de l'un de ses auteurs d'enfance favori et de ne pouvoir s'ôter l'idée, au fil des pages, qu'il devait avoir un reliquat d'impôts à payer plus élevé que prévu. Bernard Werber nous enseigne avec ce petit opus l'art de la banalité, du lieu commun, de la facilité en reprenant exactement les mêmes thèmes, les mêmes analyses et les mêmes ressorts dramatiques que l'Empire des Anges puis sa Trilogie des Dieux (le tome 3 est-il finalement sorti ou est-ce à ce point un bide que la trilogie se résume à deux volumes ?).

Le papillon des étoiles c'est un projet et une idée au demeurant bons. C'est là que le bas blesse. Si tous les livres de Werber peuvent être résumés en une bonne nouvelle, celui-là devrait l'être en une dépêche AFP. Deux individus se rencontrent lors d'un accident de la route, leurs vies basculent. Et elles se retrouvent sur un projet fou : « le dernier espoir c'est la fuite », quitter cette Terre pourrie pour recréer une humanité neuve, propre et saine sur une autre planète, à 1000 ans de voyage de la Terre. Pourquoi pas.
L'auteur fabuliste imagine un vaisseau capable de transporter 144 000 personnes de manière à recréer un monde clos avec sa végétation, son humanité. Cette humanité en conserve, toute propre et stérilisée, arrivera sur la nouvelle planète au bout de dix générations.
Oui mais voilà, ce sont des hommes. Alors même si on a choisi les meilleurs, pacifistes, les plus purs au départ, ils vont se pervertir, c'est dans leur nature (fichue nature, ah zut alors, c'est trop balo !). Et finalement Werber de nous refaire toute l'histoire de l'humanité dans sa grande Twingo de l'espace. Franchement c'est ridicule. Quitte à inventer un projet aussi fou et à passer super vite sur les détails techniques pour permettre de supposer qu'il réussisse, autant faire quelque chose d'un peu neuf. Si c'est pour nous ressasser les mêmes cycles guerre et paix que nous connaissons ici-bas, quel intérêt ?

Aucun. C'est certain. C'est que Werber est un profond déterministe. On ne peut rien pour cette nature humaine prédestinée à échouer. Elle porte en elle sa limitation, elle tient sa perte dans ses gènes. D'ailleurs il ne fait pas de doute pour l'un de ses personnages principaux (bah oui, en 1000 ans ils changent souvent !) que les guerres humaines ne sont intervenues que pour la régulation naturelle de notre surpopulation.

Le pire reste la fin. Si vous ne voulez pas la connaître, sautez ce paragraphe. Si vous voulez du suspens, réécrivez l'histoire car de toutes les façons, il n'y en a pas ! A la fin, ils sont plus qu'un couple et débarquent sur une nouvelle planète peuplée de… dinosaures ! Waouh ! Et qu'est-ce qui se passe ? La femme meurt, alors l'homme en recréé une à partir d'une de ses côtes ! Re-Waouh ! Et comme elle sera plus tard dure de la feuille, chaque fois qu'il lui racontera l'histoire d leur arrivée sur cette planète elle comprendra tout de travers : pour Adrien, elle entend Adam, pour Eva elle entend Eve, pour Elith elle comprend Lilith, pour Satine elle comprend Satan… Vous voyez où je vais comme ça ? Et oui, il a osé. Tout le dogme chrétien sur l'origine de l'humanité devient une sombre farce orchestrée par une ado dure d'oreille qui comprend la moitié de ce qu'on lui raconte ! Au demeurant, l'idée m'a fait sourire. Mais franchement. Tout ça pour ça. 244 pages pour ça.

Y'a des fois on se demande vraiment : mais pourquoi ?
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