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Critique de LeScribouillard


Bernard Werber est à la fois l'auteur de SF préféré des gens qui n'aiment pas la SF et qui veulent avoir l'impression de lire de la littérature blanche et celui le plus haï des vrais lecteurs de SF. Guillaume Musso de l'Imaginaire, on vilipende son (absence de) style, la simplicité de ses personnages, mais surtout ses connaissances farfelues fausses les trois quarts du temps. Mais notre bonhomme a su se faire un personnage pourtant. Un type marginal, mystique, ou parfois désarmé comme dans les autofictions qui composent certaines des nouvelles de ce recueil. Il a un style trop simple, c'est vrai, pas beaucoup de vocabulaire, mais il sait tout de même avoir des phrases courtes et percutantes. Enfin, à défaut d'être un bon scientifique, il sait malgré tout construire des histoires dignes d'intérêt.
Évidemment, il y aura des histoires de fourmis et de pervers narcissiques : il ne fallait pas s'attendre à un miracle non plus. Mais certains sujets de réflexion autour des proverbes feront rire les sardoniques, d'autres apprécieront la biologie hasardeuse, enfin il parviendra même à être subtil avec la fin de sa nouvelle "Là d'où viennent les blagues" : on ne la comprend pas tout de suite, et on découvre finalement que l'histoire a suivi sa logique jusqu'au bout, quitte à avouer qu'elle n'était au final elle-même qu'une grosse blague.
À surligner aussi l'intelligence de la première nouvelle, "Et l'on pendra tous les pollueurs", qui est de chercher à créer une dystopie à partir d'un fait 100% positif, l'écologie. Ce qui nous amène à la question suivante : vaut-il mieux une humanité détruite ou une humanité qui parte en couille ? Un sujet de réflexion fataliste, mais aussi qui s'interroge sur non plus notre habitude, mais notre BESOIN de polluer. Et comment trouver un équilibre entre notre civilisation et les ressources dont elle dispose ? Et si c'était impossible ? C'était très courageux d'oser s'aventurer sur cette piste.
Ah oui : et il y a aussi la nouvelle dont le recueil tire son titre, "Paradis sur mesure" : un sacré coup de chapeau (si j'ose dire), dont on ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer. Non, s'il y avait bien un mouton noir dans le recueil, c'est la romance particulièrement fade dans un environnement surréaliste de "Un amour en Atlantide".
Au final, "Paradis sur mesure" ? C'est très loin d'être un chef-d'oeuvre, mais c'est sans doute le meilleur Werber que j'aie lu jusqu'à présent.
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