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Critique de petch


Pacifiste de la première heure, antimilitariste, fréquentant les milieux anarchistes, Leon Werth s'est engagé volontaire en 1914, avec l'espoir et l'illusion de participer à la rébellion des masses contre la boucherie programmée. Ce livre, à la fois autobiographique et romancé, raconte ses progressives désillusions vis-à-vis de ses compagnons d'infortune, dont il constate impuissant la soumission à l'autorité militaire.
« Oui… Décidément, ils sont trop bêtes » : voilà une phrase récurrente déclinée tout au long du livre, montrant le peu d'indulgence de Leon Werth face à l'attitude moutonnière des soldats partis au front. Contrairement à d'autres témoignages sur 14-18 qui mettent souvent en avant à la fois les horreurs de la guerre et la compassion vis-à-vis des soldats du front, ici rien ne se passe, l'ennui est permanent, et l'impatience d'aller en découdre est grande. Comme le dit Stéphane Audoin-Rouzeau à la fin de sa préface « Que Léon Werth soit parvenu à transcrire cet aspect presque indicible de l'expérience de 1914-1918 – la temporalité si particulière de la vie des tranchées pour ceux qui l'ont vécue – contribue à faire de Clavel soldat un des témoignages les plus incisifs jamais écrit sur la Grande Guerre ».
Un livre poignant et résolument militant d'un auteur qui écrira de nombreux autres ouvrages sur l'armée, les deux guerres mondiales, mais aussi le colonialisme. Esprit indépendant et polémique de l'entre-deux guerres, il a cependant forcé le respect de ses contemporains, à tel point qu'Antoine de St Exupéry lui dédiera le Petit Prince.
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