AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de petch


En ces temps de commémorations croissantes liées à la Grande Guerre, j'ai eu envie de retourner faire un tour dans l'univers de Léon Werth. Séduit par le personnage, par son oeuvre aux forts accents antimilitaristes consacrée à la première guerre mondiale, je me suis décidé à aller voir du côté de ses autres écrits. Parmi ceux-là, « La maison blanche » est un ouvrage atypique consacré aux liens intimes entre le malade et sa maladie, lorsque celui-ci, sortant d'une opération traumatisante, se trouve dans cette faille temporelle où il oscille entre rechute et convalescence, entre rémission et effets secondaires indésirables. Ecrit en 1913, préfacé par Octave Mirbeau, c'est le premier ouvrage de l'auteur, fortement autobiographique, et qui d'emblée concourut au Goncourt aux côtés d'un certain Alain-Fournier
Pour Werth, une période d'hospitalisation et d'intervention chirurgicale constitue une expérience à part entière, sorte de trip mystique et solitaire permettant de prendre du recul sur sa vie dans une atmosphère ouatée. Les douleurs chroniques et violentes sont nécessaires à ce processus d'introspection. La prise de morphine qui s'en suit est libératrice à tel point que tout est organisé dans la journée pour obtenir cette dose.
La première partie du livre est admirable d'écriture. On suit les pérégrinations du narrateur, jeune parisien à la vie précaire, victime d'une otite mal soignée, qui dégénère et le conduit à l'hospitalisation pour une opération lourde. La seconde moitié de l'ouvrage m'a cependant beaucoup moins convaincu. de longs chapitres de descriptions par le menu des journées du patient, les relations qui se nouent avec le personnel hospitalier, et l'inéluctable couplet consacré aux fantasmes sur les infirmières en blouse blanche.
« Peut-être les gens sauront-ils un jour tirer de la maladie une leçon de joie et de sérénité » : tel est le crédo de l'auteur, sa thèse. Un roman initiatique mais au final, malgré quelques bons moments, qui m'a laissé un peu de marbre.
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}