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Critique de oiseaulire


Ce court roman constitue un huis-clos dont l'action se déroule en France dans les années 20.

Une jeune américaine encore célibataire accueille chez elle un compatriote et un couple de riches irlandais dont la femme apporte avec elle un faucon pèlerin qui monopolise l'intérêt du groupe.

L'observation particulièrement aigüe du comportement de cet animal inspire au narrateur, qui est l'un des protagonistes, des réflexions et des intuitions révélatrices de la personnalité des invités et de leurs drames intimes.

En parallèle et comme en écho, un drame identique se joue dans la cuisine entre les serviteurs préparant le repas.

A partir du triste sort de l'oiseau de proie en captivité, les contradictions humaines entre soif d'amour et besoin d'indépendance sont disséquées avec cruauté et subtilité. Irréconciliables sont les besoins vitaux de tout être vivant : une personne est l'histoire de l'impossible cohabitation en une seule chair d'un être inapprivoisable et sauvage, et d'un être (le même) qui ne saurait se passer de réconfort et d'amour.

A l'intérieur du couple, l'équation devient insoluble : deux adversaires se débattent contre eux-mêmes et contre l'autre, à la fois gardiens et prisonniers de chaque facette de cette quadruple entité. La possible déchirure n'est jamais loin, ni le meurtre, symbolique ou réel.

Le véritable amour, ne serait pas, comme on le représente, un sentiment béat de complétude, mais résiderait plutôt dans l'équilibre alternatif des forces, une certaine duplicité, et l'art de pardonner. A la longue se tisserait la tendresse de deux ennemis qui se connaissent bien.

Les traits de Glenway Wescott sont acérés, comme ceux du faucon pèlerin.

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