AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Isabelle Chapman (Traducteur)Michael Cunningham (Préfacier, etc.)
EAN : 9782264041524
131 pages
10-18 (15/05/2006)
3.21/5   21 notes
Résumé :
Passant de paisibles vacances dans le Val de Loire, une riche Américaine et son invité, le romancier Alwyn Tower, voient leur quotidien bouleversé par l'arrivée d'un couple d'Irlandais, les Cullen, et de leur nouvel animal de compagnie, un superbe faucon pèlerin.
Objet d'adoration pour Mrs. Cullen, de jalousie pour son mari et d'inspiration pour l'écrivain, l'oiseau va précipiter les événements d'un après-midi d'orage passionnel.
Dans ce court roman d... >Voir plus
Que lire après Le faucon pèlerinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
«Que l'on choisisse de considérer «Le faucon pélerin» de Glenway Wescott comme un bref roman ou une longue nouvelle, il a exactement la longueur qu'il faut. Il est d'une précision et d'une concision meurtrières. En une centaine de pages, il contient davantage de couches et de niveaux d'expérience que nombre de livres cinq fois plus longs.» Ces premières lignes sont extraites de l'introduction de Michaël Cunningham qui précède le récit et lui rend un bel hommage bien mérité.
Alwyn Tower, romancier, séjourne chez son amie Alexandra (Alex) Henry, riche américaine, dans la maison qu'elle possède dans le Val de Loire sur une route qui mène à Orléans.
Vont s'inviter les Cullen, Madeleine et Larry, couple oisif qui parcoure l'Europe. Madeleine est une amie d' Alexandra et va descendre de voiture avec sur le poing un magnifique faucon pèlerin qu'elle vénère. Son falot de mari, Larry, le supporte très mal. L'intrigue se passe pratiquement entièrement dans la maison sous le regard acéré du faucon (quand il n'a pas son chaperon) et de Alwyn Tower qui observe la dégradation progressive des rapports entre ce couple et l'animal qui en est le prétexte. Mais le faucon vers lequel tendent tous les regards sert de révélateur au mal être de tous les protagonistes de ce récit. La tension est palpable, grandit inéluctablement sous l'oeil caustique de Tower qui s'en délecte et notre sympathie va plutôt à l'animal prisonnier qui sert de faire valoir à sa maîtresse vieillissante et met surtout en relief la veulerie, la mesquinerie et les faux fuyants de tous.
Commenter  J’apprécie          180
Ce court roman constitue un huis-clos dont l'action se déroule en France dans les années 20.

Une jeune américaine encore célibataire accueille chez elle un compatriote et un couple de riches irlandais dont la femme apporte avec elle un faucon pèlerin qui monopolise l'intérêt du groupe.

L'observation particulièrement aigüe du comportement de cet animal inspire au narrateur, qui est l'un des protagonistes, des réflexions et des intuitions révélatrices de la personnalité des invités et de leurs drames intimes.

En parallèle et comme en écho, un drame identique se joue dans la cuisine entre les serviteurs préparant le repas.

A partir du triste sort de l'oiseau de proie en captivité, les contradictions humaines entre soif d'amour et besoin d'indépendance sont disséquées avec cruauté et subtilité. Irréconciliables sont les besoins vitaux de tout être vivant : une personne est l'histoire de l'impossible cohabitation en une seule chair d'un être inapprivoisable et sauvage, et d'un être (le même) qui ne saurait se passer de réconfort et d'amour.

A l'intérieur du couple, l'équation devient insoluble : deux adversaires se débattent contre eux-mêmes et contre l'autre, à la fois gardiens et prisonniers de chaque facette de cette quadruple entité. La possible déchirure n'est jamais loin, ni le meurtre, symbolique ou réel.

Le véritable amour, ne serait pas, comme on le représente, un sentiment béat de complétude, mais résiderait plutôt dans l'équilibre alternatif des forces, une certaine duplicité, et l'art de pardonner. A la longue se tisserait la tendresse de deux ennemis qui se connaissent bien.

Les traits de Glenway Wescott sont acérés, comme ceux du faucon pèlerin.

Commenter  J’apprécie          140
Curieux petit roman que ce huis-clos entre Irlandais et Américains, qui pourtant se passe dans la campagne française. le narrateur, en vacances chez une amie, voit débarquer un couple et leur animal de compagnie, qui n'est autre qu'un faucon. Dès lors, il va se passionner, au cours du court moment qu'ils passeront ensemble, pour la relation entre l'oiseau et sa maîtresse, et ce qui en découle pour le couple.
S'il ne se passe pas grand chose dans ce court roman, il faut néanmoins s'y attarder pour l'ambiance. Un huis-clos presque hitchcockien, on sent une tension presque fantastique, quelque chose porté par cet oiseau, mais aussi par ces humains imprévisibles. Et le narrateur qui reste totalement passif, comme fasciné, tout comme le lecteur.
Une étrange petite lecture, surannée à souhait, mais pas désagréable !
Commenter  J’apprécie          120
Une ambiance assez lourde et malsaine s'installe au cours de la lecture.
L'oiseau est le personnage principal de cette histoire. Tout les regards sont focalisés sur le faucon. Il représente ce que le narrateur redoute (la privation de liberté, l'échec du mariage,...). Au fil des pages, il chasse une pensée après l'autre...

Un roman très concis mais néanmoins captivant.
Commenter  J’apprécie          70
Huis clos dans une maison et dans un jardin le temps d'un après-midi. Les protagonistes sont un couple d'irlandais, leur chauffeur et le faucon de la dame, leur amie, ses 2 serviteurs et un ami de l'amie (qui est aussi le narrateur). Je n'ai absolument pas accroché et ai même été tentée de l'abandonner mais le peu de pages m'a encouragée à le terminer dans l'espoir d'un déclic ou d'une apothéose miracle. Hélas, rien ne s'est passé en ce qui me concerne si ce n'est une joie intense de l'avoir (enfin) terminé.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
A part sa griffe tordue, Lucy était un spécimen parfait de son espèce, Falco peregrinus, le faucon pèlerin. Son corps faisait la taille du bras de sa maîtresse ; ses rémiges au repos étaient un tout petit peu trop longues, disposées à la façon d'une tente pliée. Son dos avait une indéfinissable teinte de fer ; seule y brillait une légère patine laissée par le feu de la jeunesse. Sa somptueuse poitrine était blanche, décorée de minuscules gouttes et haglures couleur noisette. De sa culotte floconneuse sortaient deux pattes qui descendaient jusqu'au perchoir, parfaitement droites, sans chair apparente, émaillées d'un jaune verdâtre.
Mais ce que l'oiseau avait de plus beau était son expression. Celle-ci était pareille à une petite flamme ; elle captait et retenait votre attention sans néanmoins rien avoir de tremblant, ni d'éclatant, sans dégager la moindre chaleur. Il arrive à certains hommes d'avoir cette expression ; des hommes à l'énergie infatigable qui ont consacré chaque instant de leur vie à satisfaire leurs appétits ou leur vocation. Ce sont peut-être des hommes bons, mais on les prend souvent pour des hommes mauvais, et inversement. Dans le cas de Lucy, cela se voyait surtout dans les yeux, qu'elle n'avait pas noirs mais d'un brun funèbre, incroyablement grands, profondément enfoncés dans sa tête plate.
Commenter  J’apprécie          50
Le parc était de toute beauté. Les arbres avaient été si amoureusement taillés, depuis qu'un élève de Le Nôtre les avait disposés, que chacun s'était épanoui conformément à sa nature profonde. La façon dont ils se tenaient en petits groupes, ou en rangs, ou bien solitaires à l'écart des autres, semblait non seulement conforme aux préceptes de l'art des jardins mais aussi exprimer leurs sentiments vis-à-vis de leurs semblables : certains étaient de tempérament affectueux, d'autres obéissants, d'autres encore orgueilleux ou tourmentés. Et contrairement aux humains quand ils sont en groupe, leurs attitudes n'étaient porteuses ni de promesses ni de menaces ; il n'y avait rien à craindre de leur part ni incidents ni suites.
Commenter  J’apprécie          50
J'étais à ce point sous le charme de l'oiseau, qu'en réalité le reste m'importait peu. J'en faisais l'incarnation ou l'emblème de tous les sujets de conversation vraiment intéressants qu'évitent en général les gens du monde, cosmopolites, voyageurs et sportifs : la maladie, la pauvreté, la sexualité, la religion, l'art. Dès que je sentais poindre l'ennui, je jetais un coup d'oeil solennel à ses yeux fous et cela me permettait d'arrêter d'écouter ce qui se disait pour penser à moi-même, ou par moi-même avec une grande concentration.
Commenter  J’apprécie          40
Lucy (le faucon) savait sûrement se montrer à son heure d'une férocité ignoble ; mais en attendant elle restait là, aimable, placide, comme en suspens. Tandis que nous autres humains, aimons tant la théâtralité qu'il nous faut préparer et répéter chacun de nos accès de passion ; si bien que la moitié de notre existence se passe à jouer un vague et orageux simulacre.
Commenter  J’apprécie          60
Mettons que vous vous soyez longtemps inquiété dans la solitude, envisageant le pire, sans que rien ne justifiât vos craintes, ni n'excusât vos soupçons - lorsque les ennuis surviennent, ils vous apportent toujours un léger soulagement. Désormais, vous savez au moins que vous n'avez pas été le jouet de votre imagination morbide.
Commenter  J’apprécie          60

Video de Glenway Wescott (1) Voir plusAjouter une vidéo

Glenway Wescott : Le faucon pèlerin
Olivier BARROT parmi les oiseaux empaillés de la galerie du Muséum d'Histoire naturelle, présente le livre de Glenway Wescott "Le Faucon Pélerin", édité par Calmann LEVY.
autres livres classés : fauconVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Glenway Wescott (1) Voir plus

Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}