En surface, dans notre bas monde, il y a deux pôles ; tout ce qui passe pour naturel connaît son antipode dans ce qui n’est pas naturel. La différence entre naturel et non-naturel coïncide avec la différence entre le bien et le mal.
« La mort subite d’un jeune homme dans la force de l’âge est considérée comme non naturelle et donc comme l’intervention de forces obscures, manipulatrices. La mort paisible d’un vieil homme est jugée naturelle et donc bonne. »
« Nous devons donner aux faits le temps de nous raconter leur propre histoire », ce n’est pas la même chose que « les faits parlent d’eux-mêmes ». L’idée est plus subtile. Les faits ne vont pas piper mot au début, même si on les met sur le gril. On peut bien sûr leur donner un nom, mais c’est un acte nécessairement arbitraire. Quel nom ? – Tout dépend de celui qui le donne.
Les histoires évoluent, elles sont élaborées puis transformées. En tant qu’espèce humaine, nous devons nous situer par rapport à la nature mais également par rapport à la culture que nous avons produite, c’est-à-dire le royaume des histoires. Même si elles sont imaginaires de bout en bout, il arrive qu’elles deviennent une partie de la réalité.
Si on ne prend pas en compte l’aspect divertissement, une histoire peut soit asservir soit libérer. Il n’y a pas de juste milieu.
En Afrique il se passe toujours et partout quelque chose de déchirant. La pauvreté, l’oppression, la guerre. Certes, je peux m’asseoir à mon bureau et écrire des poèmes lyriques sur la nature, mais c’est du décadentisme. L’Art pour l’Art, ce n’est pas possible en Afrique.
Chaque jour des vieillards meurent et avec eux disparaît leur connaissance du passé. Il y a urgence à collecter ce qu’ils savent.
L’eau étanche la soif, fait pousser les végétaux, purifie. Pour un prêtre qui se tient près des fonts baptismaux, l’eau n’est pas la même chose que pour un sapeur-pompier.
La tradition orale n’a pas cette base. « À l’ère de l’écrit, avec les journaux, la radio et la télévision, la valeur de la transmission orale diminue.
Quand on se marie, on exclut les autres. Dans le célibat, on peut aimer tous les hommes et toutes les femmes.
Quand on guérit les gens, ils meurent tout de même plus tard. Si on réussit à sauver leur âme, ils gagnent la vie éternelle.