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Critique de Sofiert


Ce premier roman des jeunes Éditions du gros caillou, envoyé dans le cadre d'une masse critique privilégiée, est une agréable surprise.
Malgré quelques maladresses, on est rapidement entraîné dans une intrigue efficace qui va droit au but et n'a d'autre prétention que de ménager le suspense.
L'écriture est directe , sans rien de superflu et l'auteure ne s'autorise jamais la moindre digression.
Pas de critique de la société, pas de lyrisme poétique, ni le moindre exotisme. le résultat manque un peu de personnalité mais ne manque pas de cohérence. L'auteure a choisi une écriture très cinématographique mais parvient à dresser un portrait psychologique de ses personnages en rendant compte de leurs actions

Alise est tatoueuse à Londres et n'a aucun contact avec sa soeur jumelle et sa mère depuis l'âge de 11 ans, date du suicide du père. A cette époque, sa mère l'a envoyée chez sa soeur en Angleterre parce qu'elle était soi-disant insupportable . Cette enfant mal aimée sera ballotee de galères en galères avant de connaître enfin la stabilité. Jusqu'au jour où un appel téléphonique de sa mère l'oblige à rentrer en France et à se confronter au passé en affrontant la disparition de sa soeur, puis de ses enfants.
Dans ce pur roman à suspense, les jumelles sont placées dans une situation de danger et dans l'orbe d'une machination dont les instigateurs varient au fil de l'intrigue.
La figure maternelle est régulièrement écorchée par de nouvelles révélations : absence d'amour maternel, préférence marquée pour l'une des jumelles, volonté de contrôle et manipulation de son entourage.
L'auteur joue du thème de la gémellité et du changement d'identité. Entre Alise et Anna, les repères sont bouleversés alors que l'hypothèse de la mort de l'une est avancée et que la schizophrénie de l'autre devient vraisemblable. A un moment donné, le lecteur ne sait plus qui est Anna et qui est Alise et se perd dans la confusion. Ce procédé est mis en place dès les premières pages du roman et c'est autour de ce trouble que l'auteure bâtira le suspense.
« Ainsi étions-nous donc perçues : Anna était candeur ; Alise, sournoiserie. Ces épithètes étaient-elles justifiées ? Certainement. Mais ils étaient sans rapport avec nos personnalités, seulement avec notre humeur. Lorsque nous étions Anna, nous quêtions la tendresse et l'attention. Lorsque nous étions Alise, nous avions le diable au corps. Et même si l'idée des bêtises les plus brillantes n'émanait pas toujours de moi, j'en assumais malgré tout la responsabilité. Il n'était pas envisageable que l'on s'en prenne à ma soeur. »

Si la lecture de ce premier roman est agréable, je formulerai toutefois un petit bémol sur la couverture qui représente une pièce d'échec sans la moindre relation avec le contenu du roman.

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