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Critique de Titania


Edith Wharton est une fine observatrice d'une certaine société new-yorkaise du début du 20 eme siècle encore tournée vers l'Europe dans ses codes et modes de vie mais en cours de mutation. On est entre Washington Square et la 5 ème avenue, entre les anciens et les modernes, vers la ville qui ne dort jamais.

Ce roman, qui tourne autour d'un personnage assez désagréable à vrai dire, la très belle Ondine Spragg, nous raconte le parcours d'une femme trophée à la recherche de l'homme de pouvoir idéal pour lui apporter, statut, position, argent , tout ce que les femmes de cette époque ne pensaient pas pouvoir obtenir par le travail et le mérite personnel.

Ondine est autant dénuée de scrupule que de culture. Elle règle toutefois sa vie privée avec autorité, avec des hauts et des bas, comme ces messieurs règlent leurs affaires à Wall Street. On a affaire à une conquérante d'un autre type que la courtisane balzacienne, ou la suffragette, presque plus proche de Mélania Trump que de Jane Eyre.

Le roman de madame Wharton n'a donc rien de romantique. Il se concentre sur le récit, qui progresse en grandes étapes avec un art certain de l'ellipse temporelle et de la suggestion, sans longueur, et peu de descriptions. le petit monde qu'elle évoque est brossé à grands traits. Les relations sont plus explorées que les sentiments. C'est presque de l'anthropologie sociale.

Elle pose habilement des énigmes dès le début , cela entoure Ondine d'un mystère qu'on a envie de résoudre. On la suit volontiers car le style est agréable et c'est une bonne conteuse. Il est évident que je ne vais rien vous dire de plus sur l'intrigue, ni sur la fin.

Je connaissais les Belles Lettres pour ses textes médiévaux qui m'ont un peu fait souffrir par le passé . Avec ce roman, je découvre sa collection de littérature étrangère à la faveur de cette opération Masse Critiques.

Dommage que la première ligne de la quatrième de couverture comporte une belle coquille, et que le résumé en dise trop. C'est un réflexe, dès que j'ai un livre entre les mains, je le retourne...mais le catalogue est riche et diversifié, et puis j'ai découvert Edith Wharton, la plus française des auteurs américains.



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