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Critique de Edouard22


Ce n'est pas si courant d'avoir de la poésie en prose, revendiquée comme telle par son auteur. C'est le cas très appréciable des poèmes rassemblés dans Feuilles d'Herbe de Walt Whitman qui fait preuve à jet continu dans ce recueil conséquent d'un certain lyrisme, porteur d'une poésie originale autour de la ville (de New-York), de la nature, du monde matériel, de la guerre, de la vie et des qualités des Américains telles qu'il les ressent. On a souvent l'impression d'une certaine boulimie, Walt Whitman voulant embrasser l'ensemble du monde sensible et même de l'univers dans son élan poétique : tout passe en effet dans sa moulinette (si je puis utiliser ici cette image prosaïque). C'est au prix, souvent, de litanies assez longues mais qui finalement passent assez bien. Ce n'est pas mon cas ici mais tout cela gagnerait beaucoup à être lu à haute voix, comme certainement beaucoup de texte poétiques.
C'est sans doute subjectif, mais je ne trouve pas beaucoup d'émotion ni de sentiments dans le propos de l'auteur : il se livre plutôt, avec bonheur il est vrai, à une sorte de poésie objective et matérielle, ce qui semble presque contradictoire, mais il montre que c'est possible.
Cela n'exclut pas quelques contre-exemples, comme le texte que je préfère, "Issu de l'oscillante, l'incessante balance du berceau" dans "Drossé au sable", où il s'agit d'un oiseau moqueur qui cherche, attend et réclame sa compagne probablement morte ou tuée (d'ailleurs, s'agit-il du même oiseau moqueur que celui évoqué dans d'autres poèmes, et qui serait récurrent ?).
On y trouve beaucoup de louanges des États-Unis, dans leur acception géographique à travers leurs états, de leurs grands hommes, surtout de leurs grands généraux de la guerre de Sécession (plutôt côté nordiste), et beaucoup d'éloges aussi aussi des soldats de cette guerre (sans distinction de camp). C'est peut-être cette composante patriotique qui fait que Walt Whitman est si cher au coeur des américains.
Mission sans doute difficile de traduire une telle oeuvre, mais réussie ici avec Jacques Darras.
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