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Citations sur Feuilles d'herbe, tome 1 (151)

O Moi ! O la vie !

O moi ! O la vie ! Les questions sur ces sujets qui me hantent,
Les cortèges sans fin d'incroyants, les villes peuplées de sots,
Moi-même qui constamment me fais des reproches, (car qui est plus sot que moi et qui plus incroyant ?)
Les yeux qui vainement réclament la lumière, les buts méprisables, la lutte sans cesse recommencée,
Les pitoyables résultats de tout cela, les foules harassées et sordides que je vois autour de moi,
Les années vides et inutiles de la vie des autres, des autres à qui je suis indissolublement lié,
La question, O moi ! si triste et qui me hante - qu'y a-t-il de bon dans tout cela, O moi, O la vie ?

Réponse:
Que tu es ici - que la vie existe et l'identité,
Que le puissant spectacle se poursuit et que tu peux y apporter tes vers.

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M'embarquer à la mer !
Je veux tellement quitter ce sol insupportable,
Tellement quitter l'usante monotonie des rues, des maisons, des trottoirs,
Tellement te quitter terre compactement immuable, oui monter à bord d'un vaisseau,
Lever l'ancre, mettre à la voile, à la voile !

Je veux que désormais la vie soit un grand chant de joie !
Je veux danser, battre des mains, exulter et crier, sauter, bondir en l'air,
me rouler par terre, surtout flotter, flotter !
Car je serai marin du monde partant pour tous les ports
Car je serai bateau ( avez-vous vu mes voiles, déployées au soleil et à l'air ?)
Navire vif cales gonflées d'une précieuse cargaison de paroles et de joie.
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Viens, me dit la Muse
Chante-moi un chant qu'aucun poète ne m'a encore chanté,
Chante-moi l'universel.
Au cœur de cette vaste terre
Au fond même des grossièretés et des scories
sûrement enseveli dans son cœur,
germe le grain de la perfection.
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Quand j'eus entendu parler le savant astronome,
Quand les preuves, les calculs, furent alignés en colonnes devant moi,
Quand on m'eut montré les graphiques, les diagrammes, pour les additions, divisions et autres mesures,
Quand de mon banc j'eus entendu le savant astronome finir sa conférence sous les applaudissements de l'auditoire,
J'éprouvai tout à coup inexplicablement une nausée, une lassitude,
Et m'éclipsant sans bruit m'en allai dehors tout seul,
Dans l'air de la nuit humide et mystérieux, et de temps à autre,
Levai les yeux dans un silence total en direction des étoiles.
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Votre route, ce n'est pas à moi, mais à vous, à personne d'autre que vous de la parcourir,
A vous et à vous seul, d'y voyager !

C'est tout près, à votre portée,
Peut-être même étiez-vous dessus depuis votre naissance à votre insu,
Peut-être vous attend-elle partout sur l'eau ou sur la terre.

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Et puis tu n'arrêtes pas de me poser des questions et je ne suis pas sourd,
Mais ma réponse est que je n'ai pas de réponse, qu'il faut que tu la trouves pour toi-même.
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Pourquoi nos désirs? Pourquoi nos pensées dans la nuit?
Pourquoi la présence de certains hommes, de certaines femmes bien précis à mes côtés fait-elle se dilater le soleil dans mon sang?
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Vous, moi,
Femme, homme, Etat, célèbres ou inconnus,
Qui respirons la richesse, la force, le beau le bien bâti,
Ne bâtissons en fait qu'eidolons.
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Or, comme j'étais assis dans le jour, regard au loin,
À la tombée d'une lumière de printemps, fermiers vaquant aux tâches printanières qui préparent la moisson,
Rêvant l'esprit vide aux spectacles de ma terre avec ses
lacs et ses forêts,
L'air étant dans une beauté céleste (calmées les tempêtes
et la folie des vents),
La voûte bleue de l'après-midi en marche glissant sur ma
tête, avec tout un concert de voix de femmes et
d'enfants,
Et la mouvante multiplicité des marées, et la trajectoire
des voiliers sous mes yeux,
Et la richesse montante de l'été, et la fièvre active dans
les champs,
Et la multitude des îlots domestiques, chaque maison
ayant quant à elle ses repas, ses routines, ses minuties,
Et l'incroyable pulsion sanguine des rues dans la compression de la cité - tout à coup, voici que,
S'abattant au milieu de tout, recouvrant tout, moi comme
le reste,
Apparut le nuage, la longue traînée sombre,
Je reconnus la mort, son image, la pensée sacrée de la
mort.
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Vois, je ne fais ni sermons, ni piètre charité,
Ce que je donne, je le puise en moi-même.
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Donne-moi donc la clé! (ne brille-t-elle pas au fond de la nuit ?)
J'en sais déjà tant, apprends-m'en plus encore!

Un mot, n'est-ce pas ? (je veux l'acquérir)
Le mot définitif, plus grand que tout,
Subtil, légué au ciel - quel est-il ? - j'attends;
Est-ce lui, vagues de la mer, que vous chuchotez depuis toujours ?
Contre vos établis liquides, vos sables mouillés, est-ce donc cela?

À quoi la mer, offrant réponse,
Quoique sans retard, sans hâte excessive,
Me chuchota au coeur de la nuit, et avant que lève l'aube, très palpablement,
D'entre ses lèvres, ce mot tacite et délicieux: la mort,
Qu'elle reprit en écho, la mort, la mort, la mort,
De ses soupirs mélodieux, autres que ceux de l'oiseau ou les fièvres de mon coeur d'enfant,
Sa langue soyeuse s'approchant en bruissements à mes pieds,
Puis glissant lentement jusqu'à mes oreilles, sa salive m'enveloppant tout le corps,
La mort, la mort, la mort, la mort, la mort.
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