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Citations sur Le quatuor de Jérusalem, tome 4 : Les murailles de Jéricho (5)

Notre profession est placée sous le signe de l’échec, lui déclara Tajar. Contrairement aux parachutistes, nous ne tombons pas du ciel pour conquérir des positions et brandir ensuite le drapeau de la victoire. Nous ne combattons pas sur un terrain mais dans l’esprit des gens. Dites-vous donc que nous faisons un triste métier, et vous ne serez pas déçu. Toute existence, vue de l’intérieur, n’est qu’une longue série d’échecs, a écrit Orwell. Eh bien, c’est la seule façon dont nous voyons l’existence : de l’intérieur. Les apparences, c’est pour les autres, notre boulot à nous, c’est de parvenir à la vérité. Mais rappelez-vous que, pour parvenir à la vérité, nous devons user de subterfuges bien plus que ne le font les criminels ordinaires. C’est en cela que notre métier est triste, et l’homme qui l’exerce doit avoir la force de s’élever au-dessus de cela pour ne point se scléroser. Certains s’abaissent à la haine et au cynisme, mais nous ne pouvons pas nous le permettre. Alors, quand vous verrez un agent qui a perdu tout sentiment, mettez-le en retraite anticipée ou envoyez-le planter des légumes dans un kibboutz, car il sera dans son élément…
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De bon matin, ils se rendaient dans les orangeraies d'Abou Moussa pour y examiner le sol, les fruits et les fleurs tandis que le patriarche leur racontait les exploits de tel ou tel parent ayant vécu avant leur naissance dans un lieu lointain comme Damas, Beyrouth ou Aqaba. Suivaznt son exemple, ils plongeaient les doigts dans les canalisations d'eau gazouillante et la trouvaient douce. Venait ensuite une promenade sur la place du marché , où l'on commandait un café sirupeux et des douceurs poisseuses pour les enfants, que l'on dégustait ensuite à la table d'un café sous un immense sycomore, après que le cafetier eut aspergé de l'eau alentour pour empêcher la poussière de voler, ainsi que le voulait une antique cérémonie de bienvenue.
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Rapportez-nous en des nouvelles afin que je puisse passer pour un patriarche plein de sagesse quand je déguste mon café matinal sur la place du marché de Jéricho. Certes, Jérusalem est un endroit tout neuf comparé à notre antique soleil serein mais, en ce qui me concerne, j'aime me tenir au courant des dernières modes chez les hommes. Je parle bien entendu de leurs religions, de leurs empires et du reste, dont les disciples et les partisans se manifestent dans la Ville sainte avec ferveur et complaisance.
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Mais que sais-tu de la Syrie, gaucho? As-tu une idée de ce que dis vraiment ce mois-ci un alaouite, un ismaélien ou un chiite en général? Connais-tu l'état des relations cette semaine entre les Kurdes, les Druzes, les Arméniens, les Grecs orthodoxes et les Assyriens? Qui en ce moment est partisan des Égyptiens et qui leur est hostile parmi les groupes nationalistes historiques, les ailes civile et militaire du Baath, les diverses factions de l'armée, et pour quelle raison?
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Ce printemps-là fut sinistre pour Tajar. Israël se préparait à entrer en guerre et toute l’attention du Mossad se concentrait sur le Liban. Une détermination apocalyptique s’était emparée du gouvernement, qui semblait fasciné par la facilité avec laquelle il allait accomplir tant de choses d’un coup d’un seul.
Tajar s’opposa à l’invasion avec une telle véhémence qu’on le tint à l’écart de toutes les opérations du Mossad ou presque. Les rapports du Coureur étaient traités avec mépris, peut-être parce qu’ils corroboraient les arguments de Tajar. Le Coureur affirmait sans ambages que jamais les Syriens ne tolèreraient un Liban sous domination maronite. La réponse à cette objection tombait sous le sens : les Syriens ne pourraient rien faire tant la supériorité militaire d’Israël était écrasante. Et puis, tout comme Tajar, le Coureur était connu pour adopter un peu trop souvent le point de vue arabe, et les circonstances présentes ne se prêtaient pas à cela.
Le Mossad envoya plusieurs équipes à Beyrouth et Tajar fut tenu à l’écart des préparatifs. Se sentant de plus en plus isolé, il se retira de plus en plus fréquemment à Jéricho, dans la sérénité surnaturelle de l’orangeraie de Bell.
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