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Critique de Chestakova


J'ai dévoré aujourd'hui en quelques heures le livre de Santiago H Amigorena, "Le Ghetto intérieur" et il me revient une lecture que j'ai faite voilà plusieurs mois déjà. Dans ce livre, Annette Wievorka, historienne, revient sur des témoignages qu'elle a recueilli dans les années 80, d'anciens de la MOI (Main d'Oeuvre Immigrée) mouvement de résistance liée au Parti communiste pendant l'occupation.
Près de 40 ans après, elle élargit son propos, pour traduire au plus près, l'état d'esprit de ces hommes et ces femmes , dont les parents ont planté en France de nouvelles racines, et qui ont choisi le combat politique et la voie de la résistance. Elle fait revivre ce Paris des combats des années 30, dans ses quartiers populaires, ses rues du 11ème arrondissement, qui résonnent d'accents d'Europe de l'Est et s'enflamment de débats pleins d'espoirs. Ils s'appellent Etienne Raczymow, Victor Zigelman, Henri Krasucki, Jacquot Szmulewicz...et bien d'autres. le livre fait revivre leur engagement au fil des année d'occupation et de guerre, elle tisse le Paris des planques, des filatures, des rafles.
Je lis ces pages du Guetto intérieur dans lesquelles le lecteur accompagne Vicente à Buenos Aires, loin des siens restés dans Varsovie martyre. Vicente plonge dans une adhésion expiatoire, douloureuse et silencieuse, à sa propre judaïté.
Je retrouve là une question que pose Annette Wievorka sur le poids de la judaité dans l'engagement de ces militants de la MOI, elle s'étonne souvent qu'il ne soit pas plus lourd, qu'il ne soit pas un préalable à leur engagement politique.
Ceux de la MOI, plongés dans le combat, n'avaient pas d'autre choix que celui d'engager leur vie pour écraser le nazisme là où ils le rencontraient. Plus résistants, communistes que juifs donc.
Le portrait de Vicente, est à rebours, l'absence d'engagement physique le condamne à sa prison intérieure.
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