- Pourquoi pas un autre verre ?
Il hésita, le bout de ses doigts effleurant mon épaule nue.
- Bien sur, mais si vous ne marchez plus droit au matin, je préférerais que ce soit par ma faute.
« Il était assez proche de moi pour que je sente son souffle sur mes lèvres. La tension sexuelle entre nous faisait des étincelles.(…) »
- ma mère me manque tous les jours, mais c'est ma vie et ce qui m'a fait devenir qui je suis, alors je ne vais pas me projeter dans ce qui aurait pu être.
Il me manquait déjà trop.
J'étais vraiment désespérément amoureuse de lui.
Et alors ?
J'allais cesser de battre ma coulpe à chaque pas qui m’entraînait plus loin dans notre relation. Si je devais tomber éperdument amoureuse, alors je le serais sans réserve et sans regret.
Tu es bien accrochée, mon bébé, dit Marie.
– Je sais mais je ne veux pas m’y perdre, Marie. Je suis arrivée jusque là et c’est ce que je suis. J’aime ma vie et mon indépendance, tout comme toi. Pourquoi devrais-je tout changer et perdre ce que je suis pour quelqu’un que je connais à peine?
– On se perd Erica parce qu’avec la bonne personne, ce que l’on devient ensemble est tellement plus grandiose, plus que tu ne peux le réaliser pour l’instant.
Chaque question qu’il posait ressemblait à un test ou à une insulte, réduisant à néant tous les encouragements que je venais de me marteler en tête pour préparer cette réunion. Au bord de la panique, je tournai mon regard vers Max, espérant trouver un signe de réconfort. Il semblait légèrement amusé par ce que je supposais être l’ordinaire de monsieur Landon. Les autres regardaient leurs notes d’un air absent, sans trahir le moindre signe d’une opinion, bonne ou mauvais. L’espace d’une seconde, je m’étais dit que notre rencontre de l’autre soir constituerait un bon point pour moi. Apparement pas. Mon homme mystère semblait finalement être un pauvre type.
Il me rattrapa par la taille, me maintenant sur pied pendant que je reprenais mon équilibre.
– Désolée, je…
Mes excuses tournèrent court lorsque nos regards se croisèrent : ses yeux d’un hallucinant tourbillon de vert et de noisette me submergèrent, m’ôtant les mots de la bouche. Sublime. Cet homme était beau à tomber.
La fac m’avait offert de nombreuses opportunités de vivre de petites aventures, mais contrairement à Marie, je ne cherchais pas réellement le grand amour. Et maintenant que j’avais la charge d’une entreprise, le temps manquait pour entretenir une vie sociale, et encore plus une vie sexuelle. Ainsi, je vivais par procuration à travers Marie, et j’étais sincèrement heureuse qu’elle eût un nouveau compagnon pour mettre un peu de piquant dans sa vie.