"Heureux donc suis-je, moi qui aime et suis aimé
Où je ne puis changer, non plus qu'être changé."
Le narrateur apprend par son ami Erskine la terrible histoire de Cyril, jeune aristocrate qui est mort, choisissant le suicide.
Cet homme, jeune encore à qui la vie réservait tout, s'était pris de passion depuis toujours pour l'oeuvre de
Shakespeare et particulièrement, ses fameux
Sonnets.
Dans ses
Sonnets,
Shakespeare déclare son amour à un homme que l'on croyait être son protecteur, Lord Pembroke.
Pour Cyril, il ne s'agit en aucun cas de cet aristocrate mais d'un acteur méconnu, Willie Hugues. Il cherche alors tout ce qu'il possible de trouver comme élément pour étayer sa thèse, il va même jusqu'à produire un faux pour convaincre son ami Erskine et se donne la mort de désespoir.
Le narrateur est tout de suite fasciné par cette histoire et il se plonge dans la lecture des
Sonnets, trouvant au détour de chaque vers des preuves de l'existence de Willie Hugues.
Ce mystérieux homme, susceptible de faire naitre une telle passion et une telle dévotion au si fameux barde, serait un acteur, de basse extraction qui pourvu d'une telle beauté, aurait l'habitude de jouer les personnages féminins dans les pièces de
Shakespeare.
Cet essai romancé nous emmène à la découverte du théâtre Elisabéthain, théâtre dans lequel, les hommes devaient prendre la place des femmes, proscrites de ces lieux de perdition.
Surtout il nous permet de comprendre et de partager la passion qu'éprouve Wilde envers
Shakespeare et plus généralement envers la beauté et sa présence dans tout art.
Ces
Sonnets furent pour moi une découverte, le style précis et recherché
De Wilde a permis de me les rendre accessibles.
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