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Citations sur Contractors (18)

L’adjectif « tordu » n’était pas un vain mot pour cette société qui proposait deux types de services : la sécurisation et l’investigation. Le premier allait du maître-chien pour supérette à l’équipe de militaires pour sites industriels en Irak en passant par la fourniture de gardes du corps à des people. Le second était ouvert aussi bien aux maris jaloux qu’aux grosses sociétés cherchant à en savoir un peu plus sur leurs concurrents. En quelques années, cette entreprise créée par d’anciens militaires était devenue un véritable géant de la sécurité privée.
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Un soir de cafard, il avait envoyé chier la femme d’un ex-ministre qui voulait l’expé dier faire des courses qu’elle avait la flemme de faire elle-même. Elle s’était plainte en haut lieu et Bruno, ayant également envoyé chier son chef de service, avait rendu sa carte et s’était retrouvé, à trente-neuf ans, au chômage avec une femme dépressive, deux gosses aux études chaotiques et encore quinze ans de crédit sur le dos.
Il s’était résigné à partir dans le privé et avait été engagé par le GESGC comme garde du corps. Rijkeers avait rapidement réussi à rejoindre la branche investigations où il oeuvrait en tant qu’enquêteur indépendant. Il était l’un des meilleurs de son service et les primes s’accumulaient. Après avoir voulu changer le monde, il s’était mis au diapason, un vrai petit privé, professionnel sans état d’âme ; seul le chèque lui importait. Son directeur lui confiait d’ailleurs toutes les missions les plus compliquées et les plus tordues.
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Rijkeers n’avait pas toujours été aussi avide de récompenses. À la sortie de ce qui était à l’époque l’ESIPN1, il avait un côté chevalier blanc qui irritait beaucoup ses collègues. Indépendant et obstiné, il s’était montré un brillant enquêteur. Un chef de groupe de la brigade criminelle l’avait rapidement sorti de l’anonymat d’un commissariat pour l’illustre 36, quai des Orfèvres. Il y était resté quelques années puis s’était lassé de l’investigation : après plusieurs stages, il s’était spécialisé dans la protection de personnalités et avait été affecté au SPHP2. Rijkeers avait tout de suite regretté sa décision : étant au service direct des hautes personnalités de l’Hexagone, il s’était vite senti plus laquais que mousquetaire. Un soir de cafard, il avait envoyé chier la femme d’un ex-ministre qui voulait l’expé dier faire des courses qu’elle avait la flemme de faire elle-même. Elle s’était plainte en haut lieu et Bruno, ayant également envoyé chier son chef de service, avait rendu sa carte et s’était retrouvé, à trente-neuf ans, au chômage avec une femme dépressive, deux gosses aux études chaotiques et encore quinze ans de crédit sur le dos.
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À peine atterri à Roissy, Bruno Rijkeers avait immédiatement rejoint l’avenue Georges-Mandel, siège du Groupement européen de sécurité et de gestion des crises, le GESGC. Il savait que sa mission avait été une pleine réussite et il lui tardait d’en récolter les lauriers – qu’il espérait, évidemment, financiers.
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– Parce que tu crois qu’il ne va pas y aller, à l’Élysée ? Qui va l’en empêcher ? Toi ?

L’homme au cigare avait baissé d’un ton, la rage avait fait place à l’ironie. L’homme au cognac accusa le coup mais ne dit rien. Le troisième homme, qui, lui, jouait avec sa chevalière en or, se redressa.
– Au niveau du parti, il n’y a vraiment rien à faire ? Cognac et Cigare semblèrent ignorer la remarque.
– À croire que ce salopard se prend pour De Gaulle avec ses réformes à la con, dit Cigare. Si ça continue, je vais pousser au cul ces connards de socialos, en espérant qu’ils le bouffent au second tour.
– C’est ça, s’esclaffa Cognac, comme ça ils pourront te pourrir la vie pendant cinq ans. Pour eux, tu représentes le mal absolu. Non, soyons sérieux, inutile de forger des alliances contre nature. Nous avons encore quelques mois avant le début des grandes manoeuvres en vue de la présidentielle. Ne paniquons pas, on devrait bien trouver quelque chose pour se débarrasser de lui avant. Matignon est loin d’être une citadelle imprenable.
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– Là, il commence vraiment à me péter les couilles ! Il n’y a vraiment pas moyen de lui faire fermer sa grande gueule ?
L’homme au cigare était très remonté. Le ton et le vocabulaire qu’il utilisait sortaient directement de sa prime et dure jeunesse dans les quartiers populaires de Roubaix – ton qu’il n’utilisait que rarement depuis et qui jurait un peu dans le salon cossu où il se trouvait aujourd’hui. L’homme au verre de cognac, assis bien confortablement au fond d’un fauteuil en cuir, se retourna discrètement afin de vérifier qu’ils n’étaient pas écoutés. Vérification qui tenait plus du réflexe que de la réelle inquiétude : il savait très bien que ses hommes avaient « nettoyé » le salon privé du restaurant parisien.
– Ne t’énerve pas, il est encore à Matignon et il ne fera rien tant qu’il ne sera pas à l’Élysée. Ce n’est qu’un programme de campagne.
– Parce que tu crois qu’il ne va pas y aller, à l’Élysée ? Qui va l’en empêcher ? Toi ?
L’homme au cigare avait baissé d’un ton, la rage avait fait place à l’ironie. L’homme au cognac accusa le coup mais ne dit rien. Le troisième homme, qui, lui, jouait avec sa chevalière en or, se redressa.
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Aujourd'hui, la profession est une vraie merde. Les journalistes politiques ne font que des commentaires sportifs, comme si les élections n'étaient qu'un jeu. [...] Rien sur le fond, sur les idées ; ces peigne-culs ne sont même pas capables de ressortir les déclarations de l'année précédente pour mettre le doigt sur les contradictions des discours. Je te le dis, petit : que des commentateurs sportifs. Et ils ont raison vu que les journalistes sportifs, eux, font du people. Ils ne critiquent jamais les joueurs de foot, magnifiques, brillants, somptueux, héroïques... Les rois du superlatif. Les seuls à secouer un peu leurs clients sont les journalistes people. En fait, chacun fait le boulot de l'autre. (p.80)
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Le temps du mercenariat à la Bob Denard était bel et bien révolu. La place était maintenant aux sociétés militaires -les SMP, ces multinationales de la barbouzerie qui permettaient aux grandes puissances de "tertiariser" certaines opérations tout en gardant les mains propres. (p.41)
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